Les étoiles brillaient dans le ciel, disperçant leur douce lueur dans l'immensité d'un noir profond. Assis sur un banc de pierre, dans les jardins immenses du Palais du Peuple, Disgrace regardait les étoiles. Il avait cherché pendant un certain temps une manière de pouvoir acquérir la magie soustractive sans pour autant livrer son âme au Gardien. Il ne voulait personne au dessus de lui, même si cela était le Créateur ou son opposé ! Et puis quoi encore ? Il était le Souverain des Souverains. Et un jour, il reprendrait ses droits sur toutes les Contrées du Milieu, mais aussi sur les Terres d'Ouest. Son propre empire était déjà grand, mais ces fichues barrières, voiles venant du royaume des morts, se dressaient sur son passage.

Il avait fait torturé quelques sorciers pour savoir si la barrière pourrait un jour s'épuiser d'elle-même. Le sorcier qui l'avait créée était très puissant, c'était un Premier Sorcier, après tout. Mais un jour il passerait de l'autre côté, pour assujetir le reste du monde. Il y tenait. Ces sorciers avaient répondu à ses questions après avoir été brisés par ses Mord-Sith, et ils avaient dit qu'ils n'en savaient rien... Et après quelques autres séances, ils avaient avoué que sans doute faiblirait-elle d'elle-même. Il n'avait pas pu en tirer plus, et en avait fait tuer un, gardant l'autre au cas où il aurait besoin d'autres informations.

Dans un soupir, Disgrace posa son dos contre le dossier du banc et ferma les yeux un instant. Il avait envoyé Weloya chercher une Soeur de l'Obscurité quelques semaines plus tôt, et elle était revenue tandis qu'une jeune femme se faisait jeter dans sa salle de réception. Ainsi, ils n'en avaient pas terminés, avec cela. Et puis, il avait aussi demandé à Anaëlle, une autre Mord-Sith, de lui dénicher un Prophète. Ainsi, il les avait conviées toutes les deux à le rejoindre dans la soirée. Et donc, il devait aller jusqu'au lieu qu'il avait convenu, même s'il savait qu'elles sauraient le retrouver.

Se levant souplement mais avec une puissance contenue, le jeune homme se dirigea donc vers l'entrée des jardins, pour rejoindre les couloirs splendides du palais. Saluant des soldats de la main, dans un but purement calculateur - montrer qu'il pouvait être aussi bon, et donc ne pas effrayer tout le monde - il passa sous une arche de pierre finement taillée et continua son chemin sur un tapis rouge qui suivant les courbes du couloir, parfaitement coupé pour ne faire aucun plis nulle part.

Croisant une servante, de provocation, il fit claquer sa paume de main contre sa croupe ronde et l'arrêta un instant.

- Amenez des fruits et du pain dans la salle d'apparats. Pour trois. Et assurez-vous que les gardes ne fassent entrer personne dans mes appartements tant que je ne serai pas sorti de la pièce en question.

Les yeux ronds, pourtant tournés vers le sol, la respiration saccadée, la jeune femme hocha vigoureusement la tête avant de partir prévenir les cuisiniers, les gardes et les autres servants de la volonté de leur Seigneur. Souriant tranquillement, Disgrace prit une grande inspiration. Il régnait dans son palais, et aussi sur ses terres. Une formidable notion de puissance. Il aimait cela.

Escaladant deux escaliers droits, puis se dirigeant vers l'Est du palais, il monta un autre escalier en marbre blanc, recouvert d'un tapis toujours rouge, et s'engagea dans un couloir des plus larges, le principal du palais. Secouant négligemment la tête, il passa une main dans ses cheveux, poussa une grande porte de l'épaule et s'engouffra dans la pièce. C'était une pièce assez grande dans l'ensemble, au décor luxueux. Tous les canapés et chaises étaient recouverts de peau de daim tentée et de fils d'or, tandis que des trophées, de chasse ou artefacts magiques, emplissaient les étagères de bois nôble. Un lit était coincé dans une sorte d'alcôve, aux draps raffinés d'un rouge pourpre magnifique.

Les yeux de Disgrace glissèrent sur toute la pièce, et finalement il choisit un large fauteuil confortable pour s'installer, attendant les deux Mord-Sith. Ôtant sa large cape, il la jeta négligemment sur le dossier d'une chaise, ouvrant un bouton de sa chemise. Il pouvait être détendu, les deux Mord-Sith allaient arriver, et elles auraient des nouvelles pour lui. Un sourire passa sur son visage. Serein, pour une fois.

Lorsque la porte s'ouvrit, ce fut d'abord les servantes qui arrivèrent pour déposer la nourriture sur la table en bois d'olivier qui trônait au centre. Disgrace les regarda installer ces mets, et lança :

- Vous deux, restez ici !

Il avait désigné les deux plus jeunes. Leurs cheveux coupés très courts, en carré juste sous les oreilles, mettaient en avant leurs épaules fines et leurs courbes qui plaisaient à Disgrace. Il tendit une main vers l'une des deux, celle aux yeux d'un bleu clair.

- Viens là. Et ne bouge pas. Toi tu peux rester à côté de la porte, mes invitées vont arriver.

En effet, autant s'occuper les mains en attendant. Celle qu'il avait demandé à ce qu'elle fût à côté de lui s'approcha donc, les bras raides le long du corps, le menton baissé. Il la reluqua un moment, avant de passer l'un de ses bras autour de ses épaules et de l'attirer à lui, la collant contre l'accoudoir de son fauteuil. Alors, il libéra sa main autour de ses épaules et laissa ses doigts se balader. C'était agréable, même si les frissons de la jeune fille avaient un certain effet sur lui.

Lorsque la porte s'ouvrit une seconde fois, il tourna son regard tranquille vers cette dernière. Les deux Mord-Sith arrivaient...

Anaëlle reteint un grognement exaspéré . L'homme qui la suivait dans les dédales du Palais de Peuple marchait d'un pas las et sans vigueur , d'une démarche pataude et vieillie par les années . Ses cheveux poivre et sel n'arrivaient pas a masquer ses yeux agars et brûlant de désir descendant sur les hanches et la chute de reins moulé par le cuir de la Mord-Sith . Elle lui donnait souvent des coups d’Agiel afin de lui faire accélérer la cadence tout en le menaçant aigrement , mais Cahëlir ,ledit homme , n'était pas apte a la maintenir très longtemps . Ils progressaient donc avec une lenteur énervante . Les habitants de la ville s'écartaient sur leur passage en voyant la tenue ostentatoire de la jeune femme et ce dernier point ennuyait Anaëlle . Il n'était pas indispensable que tous sache que le Seigneur Rahl cherchait un Prophète .Lorsqu'ils arrivèrent aux portes du Palais , le visage de Cahëlir se décomposa , prenant brusquement conscience de quelle cage dans laquelle il allait se jeter.
Elle ne lui accorda qu’un bref regard avant de poursuivre sa destination .
Ses consœurs Mord-Sith la surprirent même à lui dire bonjour ou pire même , à lui sourire .
Que pouvait-il être arriver de si grave pendant son absence ?
Anaëlle réfléchit a cela pendant qu’elle marchait souplement vers l’étage supérieur .
Elle se demandait quelle châtiment ferait encourir Rahl a son encontre lorsqu'il apprendrait son insurbordination . Un séjour au cachot ? Cela ne l'effrayait pas . Une punition méritée ne l'avait jamais dérangée et elle prendrait même plaisir à voir son souverain s'y accorder .
Là , devant la salle d’apparats , elle confia le Prophète au deux simple garde qui la surveillait .
- Si il essaye de s’enfuir , coupez lui la tête .
Sa voix froide et mesurée se teinta d’amusement au dernier mot qu’elle prononça .
Drôle comme la vie s’échappe brusquement .
Le garde oppina et pâlit légèrement sur son ton impérieux et autoritaire .

La jeune femme descendit a la hâte les escaliers qu’elle venait de monter , ses pas précipités faisant claquer la pierre sous ses pieds . Evidemment elle se serait pas en retard . Son Seigneur ne s’ennuie jamais de toutes façons …
Elle marcha un moment avant de trouver ce qu'elle cherchait et qui la soulagerait de ce mois de mal-aise .
A l’approche du domaine du guérisseur , Anaëlle ralentit le pas et noua ses longs cheveux noirs en une queue de cheval lui descendant au milieu du dos . Il fallait qu’il puisse voir en toute clarté , sans être gêner par de quelconques mèches sombres .
Elle entra dans l’infirmerie en constatant que tout les lits étaient vides , la pièce de même si on ne comptait pas le soigneur qui y passait toute sa vie .
Il avait encore un livre a la main et des lunettes a verres épais posés sur le nez , a croire qu’il était plus bibliothécaire qu’infirmier .
Il sourit à son approche et se releva de sa vieille chaise a bascule .
Sans un mot , Anaëlle partit s’assoir sur une des nombreuses couches libres tout en délassant le cordant de cuir qui maintenait sa combinaison sur le haut de sa nuque .
Elle l’abaissa jusqu’au niveau de ses lombaires et attendit que l’expression de stupeur disparaisse du visage du guérisseur .
Cette surprise était autant du par la demi-nudité de la Mord-Sith , dévoilant ses courbes et sa poitrine généreuse que par la boursouflure d’un violet foncé qui courait le long de son dos .
- Dépêche toi , je n’ai pas toute la nuit !
Il revint a la réalité en allant tâter la blessure longiligne et noirci par la chaleur qui la faisait tant souffrir. Anaëlle ne broncha pas et se contenta de rester immobile .
- Bon dieu , comment avez-vous….
- Cela ne te regarde pas . Soigne moi rapidement , je suis attendu par notre Seigneur depuis déjà cinq minutes .
Le soigneur se pressa en désinfectant la plaie à l’aide d’un alcool dur .
La sensation était aussi désagréable que douloureuse pourtant la jeune femme n'y fit pas plus attention que les étoiles qui perçaient des grandes fenêtres .
L'infirmier déposa une pomade a base de plante sur sa peau a vif .
Il appliqua ensuite une bande de lin sur la chair brûlé en s’excusant de ne pouvoir faire mieux .
- Vous auriez du venir me voir plus tôt . Je crains que cela s’infecte . Sachez cependant que quoi qu’il arrive , vous garderez une cicatrice de cette attaque , de quelque animal fusse .
Certes , il n’était pas dupe.
Anaëlle ne lui répondit pas et se contenta de se rhabiller rapidement .
La douleur que sa morsure - deux morsures en fait- lui produisait ne s’était pas apaisée , et au contraire la démangeait encore plus . Elle repartie dar dar en direction de la salle où son seigneur l’attendait et vérifia que la pierre pour laquelle elle avait endurée tout cela était bien dans sa poche .
Cahëlir n’avait pas bougé d’un pouce et le garde lui jetait des coup d’œil froids et menaçant .
Elle fit un geste de la main et le Prophète fût libéré , la tête bien basse par apport a tout a l’heure .
Anaëlle l’avertie tout de même :
- Si tu m’humilies , je te tuerai . Non, pire , je te torturai a mort . Tu n’es pas le seul a être capable de décrypter les prophéties , aussi complexes soit-elles , en D’Hara . Ta vie ne vaut rien , surtout a mes yeux .
Avant que ses paroles ne puissent faire leur effet , elle entra dans la salle richement décorée suivit d’un Cahëlir bien effrayé .

Anaëlle fronça les sourcils en découvrant Weloya devant son Seigneur .
Cette gamine était dévorée par une passion minable envers Rahl , une passion qui , elle en était certaine, prenait la place de sa protection . Son regard absinthe glissa vers la servante que son Seigneur était en train de tripoter de ses mains puissantes et ses traits se détendirent .
- Seigneur Rahl, voici votre Prophète , Cahëlir .
Elle pencha la tête en signe de respect et s’apprêta a avancer pour le lui présenter lorsqu’elle devina un mouvement derrière elle .La Mord-Sith ne fit même pas mine de sortir son Agiel .
Elle pivota sur ses talons , abattit le tranchant de sa main droite sur le poignet du Prophète qui tenait l’arme , brisant l’os dans un craquement sinistre et s’effaça d’un pas pour ne pas se prendre dans son étreinte désespérée .L’homme bascula vers l’avant et arrêta sa chute au moment où son propre poignard lu mordit la peau de la gorge . Une estafilade rouge barra son cou et un rire jaune lui emplit les oreilles .
Anaëlle , posté derrière lui et tenant la dague qui avait attenté a sa propre vie et plus , a celle de son Seigneur , ne pu s’empêcher de rire .
- Tu croyais pouvoir tenter quoi que ce soit avec deux Mord-Sith et notre Seigneur , qui aurait pu t’éliminer d’un geste de la main dans la pièce ? Parfait . Je t’avais prévenu . Une fois que ton roi n’aura plus besoin de toi , je m’amuserai de ta souffrance .
Elle le relâcha et il tomba au sol .
Anaëlle reporta son attention sur Rahl et Weloya .
- Malgré les apparences c’est le plus talentueux Prophète de vos terres , Monseigneur . J’ai autre chose a vous dire … J’ai désobéi a vos ordres avant d'aller le chercher pour franchir la Frontière et explorer les Contrées du Milieu . Je me suis même fait attaquer par deux Chiens à Cœur qui m’ont d’ailleurs laissé un souvenir avant leur mort , déclara-t-elle dédaigneusement en passant un doigt dans son dos . Je n’aurai pas du , j’en suis consciente , mais il me jugeait nécessaire d’essayer de vous aider . J’ai même découvert quelque chose . Un groupe de nomade m’a conduit dans un endroit où la magie soustractive émane directement du sol . Elle forme une sorte de dôme semi-solide . Je n'ai même pas réussi a y entrer tellement la matière immatérielle était compacte . La pierre de nuit que j’ai utilisé pour passer la frontière a automatiquement noirci sous l’effet du champs d’énergie . J‘attends évidemment votre sanction et je l‘accepterai avec d’autant plus de facilité qu’elle est solidement justifiée par mes actes , rajouta-t-elle en sortant la pierre devenue d’un noir d’encre , presque aussi sombre que ses cheveux .Un sourire carnassier étira ses lèvres pendant que la douleur iradiait son dos lorsqu'elle se pencha .
Elle s’approcha et tandis la main pour laisser son roi prendre la pierre .

Disgrace était fort aise, tandis que ses doigts puissants malaxaient l'objet de plaisir qu'était devenue sa servante en un instant. Il se régalait, c'était le cas de le dire, et l'aurait bien emmené immédiatement dans sa couche si le rendez-vous qu'il avait convenu n'avait pas été d'une importance capitale. Serrant le téton de son sein, il lui tira un gémissement de douleur qui le fit sourire aux anges, tandis que la porte de la salle s'ouvrait, ou plutôt s'entrebaillait, laissant passer une Mord-Sith aux cheveux d'un roux flamboyants, ramenés en une queue de cheval pas très élégante mais de mise.

N'enlevant pas pour autant sa main du chemisier de sa proie, il lui accorda un léger sourire, tandis que son regard dur se posait sur elle, pourtant. Du menton, il lui demanda son rapport, et la jeune femme le lui offrit immédiatement, lui expliquant que la Soeur serait totalement dévouée d'ici quelques jours, une semaine tout au plus. Une nouvelle qui rassénéra le Seigneur Rahl, qui se redressa dans son fauteuil, plaquant la servante contre son torse, la tenant dans son étaut.

Oh, évidemment qu'il avait repéré le regard de Weloya. Il savait, en partie, ce qu'elle pouvait éprouver pour lui, et il devait bien avouer que cela lui plaisait, car elle n'en faisait que mieux son travail, c'était un fait bien réel. Déjà, elle avait été très efficace pour ramener cette Soeur de l'Obscurité, et ensuite elle donnait un délais maximum très satisfaisant, ce qui lui plaisait. Laissant ses yeux aubruns caresser les courbes de la Mord-Sith sous son uniforme rouge sang, il hocha la tête tandis que déjà la porte s'ouvrait une seconde fois.

La seconde Mord-Sith, Anaëlle, entra alors... Mais pas seule. Disgrace fronça les sourcils, mécontent. Il leur avait demandé à elles de venir, et n'avait pas demandé à ce qu'elles amenassent leur petit chien, car en plus ils salissaient les lieux. Sans doute avait-elle une idée derrière la tête, mais il ne dit rien, attendant à son tour son rapport. Qu'elle ne tarda, là encore, pas à donner, d'une voix sûre et froide. Elle avait d'abord réprimandé le chien qu'elle avait ramené, ce qui avait profondément ennuyé le Seigneur Rahl. Puis, elle avait expliqué donc que cela était le plus talentueux des Prophètes, et il soupira d'aise. Par contre, la suite ne lui plut pas. Mais pas du tout. Fronçant les sourcils, il lâcha la servante qui était encore là et la poussa violemment, pour la faire tomber sur le sol.

Cette dernière vacilla, avant de choir sur les tapis, dans un cri strident. Le regad noir de Disgrace passa sur elle, et elle se mit à trembler de tous ses membres, tandis qu'il lui ordonnait de quitter la pièce, ainsi qu'à l'autre servante. Puis, il se leva et s'avança d'abord vers Weloya, pour répondre à ce qu'elle avait dit, puisqu'elle était arrivée la première et l'avait informée avant Anaëlle.

- Merci Weloya, c'est du bon travail. Mais le plus tôt sera le mieux !

Puis, se tournant vers l'autre Mord-Sith, il inspira un grand coup et arqua légèrement le dos, pour se faire plus grand. Oh, il n'avait pas l'intention d'intimider la Mord-Sith, il lui montrait juste qui était le Maître, le Seigneur, et lança, d'une voix rude et pourtant douce, effrayante tant elle était presque tendre...

- Chère Anaëlle... Ne t'avais-je pas convoquée toi ? Je n'ai jamais demandé à ce que ton petit chien vienne souiller mes appartements. Il ne sera utile que lorsqu'il sera brisé, et qu'il répondra à mes questions. Pour l'instant, tout ce que je vois c'est à quel point il est abruti.

D'un geste de la main, il emprunta donc son pouvoir à la Mord-Sith pour faire se tordre de douleur le Prophète, juste pour le plaisir. Lorsqu'il se supplia d'arrêter, Rahl sourit sardoniquement, avant de lancer fort, pour que les gardes à l'extérieur l'entendissent.

- Ramenez-le dans les appartements d'Anaëlle. Ce sac à puces a besoin d'avoir une bonne leçon.

Se penchant lentement vers le Prophète, il posa ses yeux dans son regard, confiant.

- Et si tu t'avises d'utiliser ton pouvoir, la douleur qui en résultera sera terrible, et personne ne pourra t'en dispenser... Tu n'auras personne à supplier pour qu'on arrête ta torture... Cela serait dommage n'est-ce pas ? Et si tu tentes encore de frapper avec tes armes, tu passeras devant moi avant de mourir. Cela sera encore pire que tu ne peux l'imaginer... Est-ce clair ?

Le sorcier hocha rapidement la tête, les yeux exorbités, les membres tout tremblants. Satisfait de son effet, Disgrace fit un signe négligeant de la main et les gardes entrèrent immédiatement, pour prendre le Prophète sous les aiselles et l'emmener négligemment. Retournant à ses moutons, il se tourna donc vers Anaëlle encore une fois, et lui expliqua :

- Tu sais bien, Anaëlle, que si je prends désormais la pierre de nuit, les Ombres vont en sortir. Elle est à toi, puisque je te l'ai cédée. Il n'y a que lorsque tu la tiens que les ombres sont prisonnières. Ensuite, en effet, tu seras durement châtiée. J'ai même ma propre idée déjà de ce que tu vas subir. Mais pas pour ce que tu as fait en passant au travers de la Frontière, plutôt pour m'avoir amené cet infâme.

Souriant, sadique, le Seigneur Rahl s'asseya de nouveau dans son fauteuil, s'enfonçant bien dans les matelassures, respirant un grand coup.

- D'ailleurs, on pourrait commencer tout de suite... Donne-moi ton Agiel.

Rahl écouta les propos d'Anaëlle avec une expression neutre .Du moins au début . Ses sourcils se froncèrent rapidement dans un énervement clair et ennuyeux .
La jeune femme faillit sourire . Faillit seulement .Elle attendait le moment où son Seigneur la rabattrai sur l'inutilité du Prophète dans cette état . Elle sortirait ses paroles déstabilisante uniquement a cet instant là . La servante chuta dans un bruit mat sous le mouvement brusque de la part de celui qui la touchait depuis un bon quart d'heure . Là encore cela amusa la Mord-Sith . Les servantes sont faibles , naïves et craintives . Idiotes . Bonnes a contenter les ardeurs de leur Seigneur . Celle ci ce mit a trembler dans un cri pitoyable sur le tapis .

Rahl la congédia ainsi que celle qui se tenait près de la porte .
Anaëlle sentait sa colère autant que la douleur lucide qui rongeait sa colonne vertébrale . Elle était curieuse de la décision de son maître .
Il s’approcha d’elle en se faisant plus grand que d’habitude . Malgré l’évidente supériorité de son Seigneur , dire qu’elle avait peur de lui serait un mensonge . Elle le respectait , l’admirait même , mais en aucun cas une once de peur ne c’était glissé dans sa silhouette . Il parla doucement , d’une voix a vous faire frémir d’horreur si vous n’en aviez pas l’habitude . Et encore , Anaëlle aurait bien aimé voir la tête de Weloya .
-Chère Anaëlle... Ne t'avais-je pas convoquée toi ? Je n'ai jamais demandé à ce que ton petit chien vienne souiller mes appartements. Il ne sera utile que lorsqu'il sera brisé, et qu'il répondra à mes questions. Pour l'instant, tout ce que je vois c'est à quel point il est abruti .
Sa main se délia dans un geste vaste qui fit hurler le Prophète . Elle aurait voulut lui dire que c’était inutile mais préféra attendre la suite . Par contre l’idée blessante que son Seigneur ai pu croire qu’elle avait fait une erreur la mettait dans une rage froide et folle . Après tout ce temps , elle , faire une faute ?
Ses yeux verts si miroitant prirent une teinte plus profonde que jamais tandis qu’une lueur d’offense prit la place de la loyauté . Elle ne dit cependant rien . Elle serait châtié , cela était sûr , mais elle ne voulait pas l’être pour manque de respect a son roi .
- Ramenez-le dans les appartements d'Anaëlle. Ce sac à puces a besoin d'avoir une bonne leçon.
Il se pencha en même temps que cette phrase insultante sortait de sa bouche et plongea son regard dans celui apeuré de Cahëlir . Dix secondes passèrent avant que d’autre mot ne remplacent les anciens .
- Et si tu t'avises d'utiliser ton pouvoir, la douleur qui en résultera sera terrible, et personne ne pourra t'en dispenser... Tu n'auras personne à supplier pour qu'on arrête ta torture... Cela serait dommage n'est-ce pas ? Et si tu tentes encore de frapper avec tes armes, tu passeras devant moi avant de mourir. Cela sera encore pire que tu ne peux l'imaginer... Est-ce clair ?
Le Prophète opina rapidement . Une secousse de tremblement le prit exactement comme la servante avant lui. Rahl appela les gardes , ces derniers embarquant l’homme terrifié . La jeune femme aimait ça . Sa souffrance oui , mais que l’on repasse là où elle était déjà allé l’ennuyait . Trop ennuyant d’ailleurs.
-Tu sais bien, Anaëlle, que si je prends désormais la pierre de nuit, les Ombres vont en sortir. Elle est à toi, puisque je te l'ai cédée. Il n'y a que lorsque tu la tiens que les ombres sont prisonnières. Ensuite, en effet, tu seras durement châtiée. J'ai même ma propre idée déjà de ce que tu vas subir. Mais pas pour ce que tu as fait en passant au travers de la Frontière, plutôt pour m'avoir amené cet infâme.
Elle ne bougea pas d’un pouce . Le sourire n’était vraiment pas loin .
Son Seigneur retourna s’assoir en prenant une grande respiration , comme si il était aussi las qu’elle . Sûrement pas . La punition l’amuserait autant que l’intimidation impulsive du Prophète .
-D'ailleurs, on pourrait commencer tout de suite... Donne-moi ton Agiel.

Son ton était sans réplique , celui d’un véritable homme de pouvoir .
Pourtant Anaëlle y répondit .
D’un ton suave , sensuel et envoûtant . Les intonations qu’elle prenait lorsque sa haine concordait avec sa joie . Un villageois aurait eu peur . Elle ne put retenir le sourire cette fois . Il étira ses lèvres charnues en laissant découvrir des dents régulières .
Un sourire tout aussi enjôleur que dangereux .
-Si je vous ai amené Cahëlir de suite Maître , c’est parce qu’il vous dira dès a présent tout ce que vous souhaitez savoir . Il n’a même pas besoin d’être brisé tellement il est faible et …généreux . Disons que j’ai trouvé un autre moyen de l’asservir . Après cinq ans a vos côtés en tant que votre protectrice rapprochée , croyez vous vraiment que j’aurai pu vous amener une personne qui n’est pas dans l’état de répondre à vos exigences ?
Un silence pesant accueillie ses paroles .
Elle attendait la réaction de Rahl .
Cependant lui désobéir une deuxième fois serait stupide , aussi prit elle son Agiel dans la cache de sa botte et le lui tandis dans la même expression .
- Mais comme il vous plaira , Monseigneur .

La jeune femme, Mord-Sith, n'avait pas peur de lui, et il le savait bien. Ces femmes-là n'avaient plus peur de rien, bien souvent, tant la douleur de leur dressage avait été difficile à encaisser. De véritables armes de vérité, elles maniaient aussi bien leur Agiel que les mots, et ne craignaient personnes. Pas même lui. Mais elles étaient à sa solde, et si elles s'avisaient de ne plus croire en lui en tant que seigneur, elles n'avaient déjà plus de pouvoir au travers de leur Agiel, car leur honneur aura été remis en question. Et que cette magie était profondément ancrée dans les principes de bases et de loyauté.

Ainsi, si son ordre était sans appel, cela ne le surprit pas outre mesure qu'elle lui répondit de cette manière. Simplement parce qu'il s'y attendait, d'une part, et d'autre part parce que quoi qu'elle pût dire, elle aurait droit au chatiment qu'il avait dans le crâne, et qu'il se complaisait à élaborer avec plus de stratagème. Un sourire sadique passa sur son visage donc, lorsqu'elle répondit, et il secoua doucement la tête de gauche à droite, prenant un air désolée.

Elle n'avait pas compris où il voulait en venir. Il ne l'avait pas accusée de l'avoir amené inutilement, et sans doute que s'il avait posé une question au prophète, il aurait eu la réponse, mais juste de l'avoir amené alors que c'était elle qu'il voulait voir, et de ne pas l'avoir lavé avant, car il avait souillé le sol richement décoré. Fronçant les sourcils, il se détourna de la Mord-Sith et lança, tandis qu'il faisait un petit cercle en marchant:

- Tu n'as pas compris, Anaëlle. Je te reproche de l'avoir amené dans cet état, et de l'avoir amené, et non pas de ne pas l'avoir brisé avant de l'emmener. Regarde ce qu'il a fait au tapis !

Il désigna l'endroit exact où s'était tenu l'homme et fit remarquer ainsi la tâche légèrement plus foncée à ce lieux très précis, hochant la tête lui-même, prenant un air peiné et désolé... Puis, relevant son poing jusqu'à son visage, il cria au travers de sa porte :

- Nettoyez ça bon sang !

Deux servantes entrèrent précipitamment pour laver le tapis, le faisant briller comme avant que l'homme ne rentrât dans la pièce. Lorsque ce fut fait, il les congédia d'un geste rapide de la main et se tourna vers Weloya, lui lançant un regard presque scrutateur. Lui adressant un sourire en coin, il l'invita à s'avancer vers lui d'un geste de la main et lui-même se déplaça vers Anaëlle, l'Agiel de cette dernière à la main.

Revenant sur ses pas, il s'assit alors dans son fauteuil et tapota sur l'accoudoir de ce dernier, fixant Anaëlle de manière assez insistante. Lui montrer qu'il attendait qu'elle vînt se placer là. Puis, d'un autre regard, il invita aussi Weloya à se mettre de l'autre côté. Faisant jouer l'Agiel dans sa main, car ce dernier n'avait pas d'effet sur lui, étant donné que c'était lui-même qui générait le pouvoir de l'objet magique, il observa les deux Mord-Sith un instant.

- Relève tes cheveux, Anaëlle, et assis-toi confortablement.

Souriant toujours aussi avidement, il la regarda faire, n'ayant qu'une idée en tête, mais n'en montrant pour l'instant rien explicitement...

Rahl écouta les propos d’Anaëlle avec une expression neutre. Du moins au début. Elle déroula sa tirade envoûtante en même temps qu’un méchant sourire étirait son visage. Ses paroles montrait un dévouement total en plus d’une pointe d’ironie naturelle que son Maître ne pourrait lui reprocher. Elle était a son service depuis une demie décennie, c’était fait indirectement brisée par son commandement, il ne pouvait donc lui reprocher sa hardiesse.
Cependant une chose clochait.
Elle étudia pendant une seconde le masque à l’apparence sereine de Rahl. Il ne pouvait décemment tout lui cacher. Son regard impassible ne laissait filtrer qu’un battement de cil, un tressaillement de la joue ou encore un sourire. Rien de plus. Jamais. Si Disgrâce Rahl vous montre volontairement ces sentiments, courez. Il veut sentir votre peur. Pire , gouter de votre confiance avant de vous éviscérer.
Anaëlle plongea ses yeux d’obsidiennes dans l’aura malsaine de son Maître.
Quelque chose n’allait pas. Il n’était pas satisfait.
La Mord-Sith savait d’ailleurs qu’il aurait été vain d’essayer de contredire son Seigneur. Elle réprima un juron devant sa propre bêtise. Il faudrait qu’elle se punisse après. Trop inconsciente.
La plupart des habitants d’Hara ne savent pas ce qui le rend si redoutable.
Il n’est pas seulement sadique, imbus de sa personne, sans pitié et d’un charme effrayant. Le pire et sûrement le meilleur de ses atoûts est principalement son entêtement. Un entêtement froid et d’une infantilité parfois surréaliste. Ah, mais sans son endurance mentale, que serait son Seigneur ? Sûrement se serait-il déjà fait tuer. Le pouvoir et la magie n’aide pas à la stratégie. Une stratégie sévère et vile, certes, mais qui avait fait plus que son quota de preuve. Il l’avait dressé seul, de façon à se faire accepter grâce à la crainte par son peuple, d’une manière assez habile pour conquérir ce qui lui appartenait de droit. En pensant à cela, Anaëlle pris conscience qu’importe ce qu’elle pourrait dire, celui qui régnait avec tant d’habilité sur ses contrées ne plierai jamais devant une quelconque Mord-Sith. Il pourrait la tuer. Lire dans ses entrailles. Au sens propre du terme. Il ne voulait pas non plus l’écouter. Elle lui avait répété maintes fois que le Gardien du royaume des morts était son seul espoir.
Elle avait traversé cette foutue frontière seulement pour qu’au moment où son seigneur toucherai la Pierre de Nuit, les ombres s’en échappant. Soit il les auraient tué, soit ils en aurait touché une. Le Royaume des morts, blablabla… Anaëlle connaissait la suite. Seulement le Gardien avait besoin de disciples utile dans le monde des vivants. Qui de mieux que Rahl ? Il aurait pu aussi se faire entraîné dans ce qu’on nommait joliment « l’Au delà » et ne jamais revenir. Elle prenait le risque. Elle aurait pu lui mentir en disant qu’elle avait traversé la frontière, seulement Anaëlle ne savait pas mentir. La Mord-Sith se trahissait toujours par un geste ou une voix stupidement haute. Alors elle avait traversé la Frontière, s’était fait attaqué par deux énormes Chien à Cœur roux et était resté quatre jour dans les Contrées du Milieu après avoir conscincesement peinte de suie sa Pierre de Nuit. Le mensonge était cependant inévitable quant au dôme de magie. Elle avait presque réussi. Faillit seulement… Mais son Maître n'a jamais été stupide. Même sa colère à propos du Prophète ne lui avait pas fait perdre sa raison. Il était intraitable ! Comment adopter la magie soustractive autrement que par le passage devant le Gardien ? Elle ne bougea pas. Accéléra légèrement sa respiration et attendit les paroles qui ne manqueraient pas de suivre.

- Tu n'as pas compris, Anaëlle. Je te reproche de l'avoir amené dans cet état, et de l'avoir amené, et non pas de ne pas l'avoir brisé avant de l'emmener. Regarde ce qu'il a fait au tapis !

Anaëlle esquissa un sourire désobligeant.
Il s’inquiétait pour le tapis ! De plus, seule une minuscule tache rougeâtre entravait sa beauté.
Une de trop cependant. Elle était bête ! Bête bête bête !
Il pointa du doigt la saleté poisseuse de sang et leva un poing en hurlant :

- Nettoyez ça bon sang !

Deux servantes arrivèrent hâtivement en frottant le tapis.
Elles suaient à grosse gouttes.
Leurs chiffons frottaient le tissu dans une danse rapide et rendirent son éclat à la tapisserie.
Rahl s’assit dans son fauteuil en indiquant l’accoudoir. Il désignait Anaëlle des yeux.
L’Agiel qu’elle utilisait si souvent tourbillonna dans les mains de son Maître. Il n’en ressentait pas la douleur, lui. Elle le plaignait. Sans la morsure de l’objet magique, l’impulsivité prenait la place du sérieux dans le cœur de la Mord-Sith. Comment faisait-il, lui ?

- Relève tes cheveux, Anaëlle, et assis-toi confortablement.

Cette dernière refit sa queue de cheval sans un mot et vint se placer à l’endroit qu’il souhaitait.
Elle tremblait d’excitation. Se faire punir par son Seigneur ! Ce serait moins embêtant que si elle le faisait seule. Ses petits chiens vomissaient souvent dans ses appartement lorsqu’elle se fustigeait.[/color]

[Désolé pour tout ce retard, j'ai été pris dans l'engrenage de la rentrée... Et on a eu des tonnes de choses à faire !]






Disgrace se ravisa soudain. Non, il n'avait pas envie de faire cela devant Weloya. Même s'il en mourrait de désir, à dire vrai. Il ne voulait pas que la jeune Mord-Sith sût ce qui pouvait lui arriver si elle désobéissait, elle le découvrirait bien assez tôt, il en était certain. Soupirant doucement, le seigneur Rahl fit tournoyer l'agiel d'Anaëlle dans sa main, se tournant doucement vers l'autre fille en rouge pour lui lancer un regard scrutateur, qui en disait long sur ses intentions. D'ailleurs, la jeune fille rousse comprit le message, il le vit clairement. Secouant légèrement la tête, il fit jouer les muscles de sa mâchoire un instant, avant de faire un petit signe sec du menton vers la porte. Son regard noir se posa dans celui de la jeune fille qu'il n'avait pas encore l'intention de torturer et il vit avec satisfaction qu'un léger frisson la parcourait... Se passant la langue sur les lèvres pour se les humidifier, il sourit doucement, avant de se pencher vers Weloya pour lui murmurer, d'un ton qu'elle seule pouvait entendre. Même si Anaëlle était juste à côté d'eux, à moins d'un mètre, même, il savait qu'elle ne pourrait pas l'entendre, simplement parce qu'il utilisa son Don pour cacher ses mots et ses syllabes...

- Weloya, laisse nous seuls. Et n'oublie pas de dormir nue, ce soir...

Un sourire à la fois paternel et profondément pervers passa sur son visage. Comment un sourire pouvait-il contenir deux émotions si opposées ? Allez savoir. En tout cas, c'était totalement explicite sur le visage de Disgrace, qui se lécha encore une fois les lèvres, regardant le postérieur de Weloya se dandiner alors qu'elle se dirigeait d'une démarche souple et décidée vers la grande porte de la salle. Tapotant l'épaule d'Anaëlle, Rahl lui signifia par là de ne pas bouger, et son regard sur elle lui indiqua que si elle osait le faire, il lui infligerait des tourments bien plus drus que ce qu'elle pouvait imaginer. Après tout, il avait formé des Mord-Sith, et était totalement capable de leur donner encore plus de douleur que lors de leurs brisures. Ainsi, il se leva pour aller jusqu'aux deux battants de la porte et appela les gardes qui étaient debouts, en posture de défense, un peu plus en aval du couloir.

- Assurez-vous qu'absolument personne ne vienne me déranger tant que je ne serai pas sorti de moi-même de cette salle. N'importe qui que ce soit, personne importante ou non, Mord-Sith ou Sorcier, je m'en contrefiche. Personne ne doit passer. C'est bien clair ?

Braquant son regard dans ceux des trois gardes qu'il y avait là, il instilla en eux encore un peu plus de peur qu'ils n'en possédaient déjà, et commença à tapoter du pied sur la dalle, agacé, alors que les soldats hochaient la tête vigoureusement.

- Je vous ai posé une question, bande d'incapables ! Je veux une réponse !

Tremblant de tous ses membres, un premier hocha encore la tête avant de répondre d'une voix toute tremblante :

- Bien... Bien sûr Seigneur Rahl.

- Parfait. Bonne nuit.

Tournant les talons, Disgrace soupira, un sourire en coin placé sur ses lèvres. C'était tellement amusant de terroriser les autres ! Mais pour l'instant, il avait à faire. Il avait très envie de s'amuser avec Anaëlle, et il n'allait pas s'en priver. Surtout qu'elle ne pouvait rien lui objecter, et qu'il pouvait la soumettre par la force s'il fallait en arriver à de telles extrémités. Mais il savait que pour la plupart des Mord-Sith, c'était un honneur que de se faire punir de sa main, alors il n'avait pas trop de soucis à se faire, malgré le caractère bien trempé de son interlocutrice. Revenant s'asseoir nonchalamment sur son fauteuil, il passa une main autour du bassin de la Mord-Sith, faisant tournoyer son agiel au bout de sa petite chaîne, avant de l'empoigner d'un geste sûr et ferme. Puis, le laissant tomber un instant, il glissa sa main gauche sur le ventre de la femme, et de sa droite il commença à enlever le haut de la Mord-Sith, dégrafant les boutons de cuir un à un, faisant craquer sa tenue d'un rouge flamboyant alors que la matière se détendait. Passant une main douce et presque tendre sous la queue de cheval de la jeune femme, il la fit glisser en avant, devant ses clavicules, et tira sur les deux pans de son habits pour dévoiler son dos.

Comme toute Mord-Sith qui se respecte, Anaëlle était musclée, et son dos était très bien fait, selon le jugement de Disgrace. Il passa d'abord une main douce et empreinte de tendresse sur sa peau, faisant glisser ses doigts, la caressant sensuellement... Et sans prévenir, d'un coup, il fit le même geste... avec l'agiel au poing. Suivant l'exacte ligne de sa colonne vertébrale, il savait parfaitement où se trouvaient les nerfs de la Mord-Sith et jouait avec, l'entraînant dans des tourments indescriptibles. Pourtant, ces femmes avaient l'habitude de la douleur, et bien souvent, soit elles l'adoraient, soit elles la dédaignaient. Rahl savait que certaines Mord-Sith se fustigeaient elles-mêmes, et les cicatrices sur le dos d'Anaëlle témoignait de cette pratique qu'elle avait. Mais la douleur qu'elle s'infligeait à elle-même n'était qu'une piqûre d'insecte comparé à ce qu'il était en train de lui infliger, secouant tous ses muscles et ses nerfs, dans sa colonne vertébrale... Et lorsqu'il fut arrivé jusqu'à son coxis, il retira l'agiel d'un mouvement adroit du poignet, pour que ses nerfs la cambrassent encore plus de douleur. Un sourire sur les lèvres, il laissa l'agiel venir encore une fois pendre au bout de sa chaîne... Et il n'en avait pas fini...