Libre ou enchaînée... [PV Gaelian] [ - 16 ]

Le vent balayait comme des fétus de paille les buissons qui osaient tenter de tenir debouts, dans la fournaise entre les montagnes, pleine de sable. Une sorte d'immense plaine, certes, mais que le soleil transformait en désert dès le début de l'été, pour le malheur des voyageurs. Et encore, le vent rafraichissait l'atmosphère, même s'il n'était que tiède et non pas froid. Sa caresse sur la peau permettait de ne pas étouffer. Naïya était complètement couchée sur l'encolure de sa monture, qui galopait à une vitesse incroyable. L'étalon prenait un plaisir évident à courir à une telle allure, même sous cette chaleur accablante, et ce n'était pas la jeune femme qui allait l'arrêter, car elle adorait cela. Sentir le parfum du vent et des embruns, sous la caresse de l'air d'un galop enfiévré... Un sourire épanoui étirait ses lèvres fines, tandis qu'elle se redressait doucement, alors que la haute silhouette de la ville d'Aydindrill se découpait à l'horizon. Remettant son cheval au pas, en passant doucement par le trot tranquille, Naïya leva donc ses yeux vers l'immense capitale des Contrées du Milieu, où vivaient la Mère Inquisitrice et le Premier Sorcier. Elle sourit. Elle avait passé de longues années dans la Forteresse du Sorcier, avant que ce dernier ne décidât de la nommer Sourcière, même si elle était déjà partie plusieurs fois.

Elle y retournait désormais, après un voyage de plusieurs mois. Pourquoi ? Un nouveau Premier Sorcier avait été nommé, et elle voulait le voir simplement. Elle en avait entendu parlé, évidemment, et apparemment en plus il était assez jeune pour son rang. C'en était d'autant plus intéressant, de faire sa connaissance. Naïya n'avait pas de Don, un léger Han et encore, mais la magie de l'Epée l'enveloppait, et elle pouvait ainsi passer dans certains endroits de la Forteresse qui lui auraient été interdits sinon. Soupirant légèrement, elle se redressa sur ses étriers pour voir l'entrée de la ville, qui était gardée par deux soldats larges comme des armoires à glace. Soupirant, elle se rassit confortablement sur sa selle, et laissa son cheval suivre la route qui menait à l'intérieur de la ville. Lorsque la porte fut passée, elle le dirigea dans les ruelles pour aller jusqu'aux écuries de la Forteresse du Sorcier, l'y laisser le temps qu'elle resterait en Aydindrill. Descendant du dos de sa monture, elle lui flatta l'encolure, avant de la désharnacher pour la laisser dans un large box empli de paille, demandant à ceux qui s'occupaient de l'écurie d'en prendre soin. Confortablement installé l'équidé commença à mâcher sa litière, et Naïya le laissa donc là avec un dernier baiser sur le chanfrein.

Montant les marches qui menaient à l'avant de la Forteresse, pour entrer tranquillement, elle salua une ou deux personnes qu'elle connaissait, et s'arrêta même pour discuter un peu avec une amie d'enfance qui résidait toujours là. Elles discutèrent une bonne heure, de tout et de rien, et la Naïya finit par prendre congé, pour entrer dans l'immense bâtiment des Sorciers. Dans l'entrée, l'immense fontaine était toujours là et lui rappela des souvenirs d'enfance, lorsqu'elle était tranquille et qu'on ne lui demandait rien, mais qu'elle cherchait ce qu'elle voulait toujours. Souriant à ces bribes de son passé qui lui revenaient en mémoire, la jeune femme se dirigea vers l'intérieur encore plus, passant les premières marches pour monter dans l'alcôve qu'elle avait désignée comme la sienne, et que celui qui l'avait désignée avait décrite telle quelle. Entrant dans la pièce ronde, aux meubles qui s'adaptaient pourtant parfaitement aux murs convexes, elle posa son sac sur le lit qui était fait et s'y assit doucement. Ne sachant pas trop comment elle pouvait trouver le Premier Sorcier tout juste arrivé, elle s'allongea sur son lit pour laisser son esprit réfléchir... Jusqu'à ce que quelqu'un toquât à la porte.

Alors qu’un Soleil de plomb frappé le sol de ses rayons d’or, le chauffant sans modération, Gaelian s’avança vers l’entrée du palais des sorciers où il résidait. Un peu plus tôt, il se trouvait encore dans l’un des lits de ses bordels habituels, allongé contre le corps chaud d’une jeune femme. Il l’avait laissé là, endormie dans des draps froissé, se drapant d’une longue cape noire qui dissimulait son accoutrement riche et soigné. Il se glissa dans la sombre ruelle, invisible dans ce vêtement sombre, avant de déboucher dans une rue plus fréquentée. C’est alors qu’il laissa sa cape à un mendiant faisant l’aumône sur un trottoir, s’en débarrassant en même temps.

Il parcouru ensuite le labyrinthe de rue et d’avenue qui le conduisait au palais. Au passage, il rencontra quelques un de ses collègues se trouvant en deuxième ou troisième classe. Il les salua chacun par leur nom, restant parfois quelques minutes à discuter furtivement. Mais il réussissait toujours à s’extraire de la conversation prétextant un rendez-vous important. Quand on lui posait la question de sa présence en ses lieux, il inventait une rencontre avec un vieil ami d’enfance.

Arrivant enfin au niveau des grilles, il fit un bref mais distinct hochement de tête aux grades, les saluant ainsi brièvement. Il entra ensuite dans le palais, faisant claquer ses talons sur le sol de marbre, l’écho se répercutant sur les murs ornés. Il grimpa une volée d’escalier avant de déboucher sur une série de couloirs où diverses personnes discutaient entre elles ou marchait tout simplement à coté d’une autre. Il remarqua dans un coin deux jeunes femmes, face à face, absorbait par dans une grande discussion. D’après ce que put entendre le jeune homme, il devait s’agir de deux amies d’enfance se retrouvant après une longue période de séparation.

Quand il reconnue celle qui se tenait face à lui, une jeune femme qui résidait depuis plusieurs années dans le palais, il lui lança un grand sourire accompagnait d’un généreux signe de tête en guise de salut puis bifurqua sur la gauche avant que l’autre femme ne se retourne. Il remarqua au passage la finesse de l’inconnue ainsi que sa peau dorée au Soleil. Cette silhouette ne lui rappela rien de familier et le fait qu’il n’ait put entrevoir son visage le laissa septique. Une chose se grava dans sa mémoire, les longs cheveux de jais qui tombait dans son dos dans une mer d’ondulations gracieuses.

Il arriva ensuite à une deuxième volé de marche qui le conduisit un peu plus haut dans le palais. Là où se trouvait son bureau et ses appartements. Il les monta quatre à quatre, pressé de sentir l’eau sur sa peau encore salit par la sueur. Il demanda à un serviteur passant par-là qu’on lui prépare le plus vite possible un bain et alla se déshabiller dans sa chambre, attendant la bassine. Celle-ci ne tarda pas et il put rapidement se glisser dans l’eau tiède emplit de fine pétale de rose. Il S’y plongea entièrement et frotta sa peau chocolat avec un savon qui se trouvait prés de lui.

Quand il sortie, un nouveau costume l’attendait sur son lit. Il attrapa la serviette qui se trouvait à coté et se sécha rapidement avant d’enfiler les vêtements propres et fraîchement repassés. Essora ses cheveux en dreadlocks avec le plus grand soin pour ne pas les mettre en désordre puis les laissa sécher à l’air libre tout en se dirigeant vers la porte qui le mènerait à son bureau personnel. Le panneau de bois s’ouvrit dans un grincement roque. Les gonds avaient besoin d’être huilés. C’est sur cette pensé qu’il le referma avant de se diriger vers son fauteuil en cuir.

Il découvrit sur son bureau une liasse de papier divers. Il défit la corde qui les retenait et les étala devant lui, se lançant dan leur lecture. Trente minute passèrent ainsi, le stylé à la main, impliquant sa signature un peu partout avant de les ranger en tas sur le coté. C’est alors qu’une personne frappa et entra sous l’ordre du sorcier. Le serviteur fit une courte révérence avant de se mettre à parler.

- Je viens vous informer qu’une rumeur tourne disant que le soucier serait en ce moment même dans le palais.

Gaelian leva subitement la tête, intéressé. Le sourcier ? Que venait-elle faire là ?

- Et bien, conviait la à venir me rejoindre dans mon bureau pour que je puisse l’accueillir comme il se doit. Ramenait également un peu de vin et de quoi grignoter je vous pris.

Sa voix était douce et il convia l’homme d’un sourire suivit d’un signe de tête. Celui-ci disparue rapidement dans le couloir. Le premier sorcier se mit donc à trier ses papiers, sans empressement. Quand le panneau de bois vibra une seconde fois sous les coups du serviteur, Gaelian avait encore une liasse de papier à la main. Il les pria d’entré tout en les rangeant soigneusement dans un tiroir.

C’est alors qu’une jeune femme entra dans le bureau. Gaelian se leva immédiatement pour venir à sa rencontre pendant que le serviteur refermait une fois de plus la porte derrière lui. Le sorcier se pencha légèrement et saisit la main de la jeune femme. Il la porta ensuite à ses lèvre et la baisa comme devait le faire tout homme galant. Ce fut juste un effleurement. Juste assez présent pour lui montrer le respect qu’il lui porté. Mais pas trop appuyé pour qu’il ne trahisse pas le désir charnel qui pouvait occuper l’homme en question.

- C’est un plaisir de vous voir dans ce palais Soucier. Je vous en prie, prenez un siège,

dit-il d’une voix douce et mielleuse .

Que me vaut le plaisir de cette soudaine visite ?

Il la regarda un instant, se perdant dans le regard puissant de la jeune femme. Il admira furtivement son visage, se contrôlant pour ne pas épouser ses courbes d’une vision trop appuyée. Il restait parfaitement neutre, un sourire accroché aux lèvres, attendant une réponse ainsi que la troisième entré du serviteur portant les quelques victuaille qu’il avait fait demandé.

Naïya souffla, inspira une fois, se redressant sur un coude, pour se retrouver assise. Ôtant tranquillement sa chemise qui était non plus blanche mais presque noire, elle invita la personne qui avait toqué à la porte à entrer. Elle ne fut pas surprise de voir un domestique entrer, rougir un instant, avant de tenter de reprendre contenance. Souriant de cette gêne, la jeune femme attrapa une chemise propre sur son étagère d'un geste fluide et grâcieux, se levant de son lit pour se diriger de l'autre côté de la pièce, passant près de l'homme qui était venu lui faire une requête. Lorsqu'elle se fut habillée, elle le détailla un instant, notant ses yeux d'un vert pâle et ses cheveux rasés au crâne. Preuve qu'il était là pour servir les Sorciers et que son rang ne valait absolument rien. Soupirant, la jeune femme s'approcha de lui, lui prenant doucement la main, souriant de son sourire si tranquille et serein, et pourtant magnifique, le faisant encore plus rougir de gêne. Eclatant de son rire trille, elle pencha légèrement la tête à droite et demanda, alors au serviteur ce qu'il en était.

- Que puis-je pour vous ?

- Le Premier Sorcier Gaelian demande à vous voir, madame.

Elle le fixa un moment, intriguée. Elle avait justement eu l'intention de le rencontrer, mais pourquoi diable la convoquait-il ? Elle n'avait rien entendu de lui, ne savait même pas à quoi il ressemblait, tant il était jeune et dynamique, apparemment. Sa chère amie l'avait prévenue que c'était un homme absolument adorable, très attentif et doux, ainsi elle ne put que froncer les sourcils. A moins qu'il ne voulût tout simplement faire sa connaissance, puisque c'était un homme charmant, apparemment. Mais elle s'en assuerait elle-même. Ainsi, elle planta son regard dans celui du domestique et lui demanda :

- Vous a-t-il donné une raison ?

- Il dit que cela serait pour vous accueillir comme il se doit.

Se redressant légèrement, Naïya eut soudain les yeux dans le vague, tentant de comprendre. Mais elle abandonna vite, pour une fois, et congédia le domestique en lui disant qu'elle arriverait dès que possible, ayant quelques petites choses à faire avant. Ainsi, lorsqu'il eut fermé sa porte, elle enleva tous ses vêtements cette fois-ci pour s'accorder un répit, le temps de reprendre un peu d'énergie. Se versant de l'eau chaude dans une dalle de pierre qui était convexe, elle activa un ingénieux système qui la fit chauffer doucement, et soupira d'aise en s'y plongeant. Fermant les yeux, elle apprécia la douce chaleur de l'eau, qui détendait ses muscles et son esprit. Puis, elle entreprit de se laver, humidifia toute sa masse chevelue et la frotta elle aussi pour la décrasser. Lorsqu'elle se sentit enfin propre, elle se leva, ses cheveux dégoulinant dans son dos, et attrapa rapidement une serviette pour se sécher. Lorsque ce fut fait, elle l'enroula autour de ses cheveux pour les essorer et enfila une nouvelle tenue. Choisissant quelque chose de différent de d'habitude, elle mit une robe de coton fine et blanche, simple, aux bretelles fines, sans fioriture et la cintra à l'aide d'un morceau de cuir marron faisant office de ceinture, pour y placer deux poignards et la garde de son épée. Enfilant ses bottes de cuir, elle sortit donc de sa chambre et s'avança dans les dédales des couloirs de la Forteresse.

Elle savait où était le bureau du Premier Sorcier, dans le couloir de la première classe, évidemment. S'engouffrant dans un nouveau couloir, elle dévala une série de marches, tourna à droite, puis encore à droite et à gauche, continua jusqu'à la fin du couloir, monta encore des escaliers, prit à gauche et arriva enfin dans le couloir de la première classe de Sorciers. Tranquille, elle commença à avancer entre les portes, et trouva celle dont la plaque nominative était neuve, et toqua à la porte, avant d'entrer alors que cette dernière était tirée, sans doute par un domestique, qui sortit immédiatement lorsqu'elle rentra. Face au Sorcier, elle lui adressa un sourire et le salua d'une petit révérence, tandis qu'il lui prenait la main pour y déposer un baiser, lui tirant un autre sourire. Il était plutôt bien fait, dans le type armoire à glace, et ce n'était pas souvent que l'on rencontrait des Sorciers aussi forts physiquement. Sans doute Rahl l'était-il, mais dans la Forteresse, c'était plutôt ramollo, selon Naïya. Cependant, elle n'y pensa plus lorsqu'il s'adressa à elle en quelques termes, et elle répondit immédiatement.

- Il semble que cela soit vous qui m'ayez appelée, Sorcier, je ne débarque donc pas aussi soudainement que vous l'entendez... Je suis venue à la Forteresse pour vous rencontrer, certes, mais je ne m'attendais pas à ce que vous veniez me chercher, même si c'est indirectement. Puis-je savoir pourquoi, à mon tour ?

Un petit sourire alambiqué se dessina sur les lèvres de Naïya, tandis qu'elle prenait place sur un fauteuil comme le lui avait demandé Gaelian. Plaquant son dos contre le dossier, elle tendit la nuque dans une pose un peu princière et distinguée, et posa ses yeux aux reflets oranges dans ceux de son interlocuteur, tranquille, attendant sa réponse.

La jeune femme se dirigea avec une grâce presque féline jusqu’au siège que le jeune sorcier lui avait présenté d’un geste ample, l’invitant à s’y assoir. Elle était habillée d’une simple robe de coton d’un blanc innocent. Une fine bande de cuir ceinturait sa taille, faisant office de ceinture sur laquelle se trouvait de petits poignards et une longue épée. Sans aucun doute la fameuse épée de vérité dont elle tirait la majeure partie de ses pouvoirs. Les bretelles du vêtement étaient d’une finesse impressionnante, épousant parfaitement la courbe de ses épaules finement musclé. Sa peau était dorée à point, relevant ainsi son charme.

Aucun ornement de dentelles ne venait salir la simplicité de l’habillement. Cependant, cela allait parfaitement avec la personne, le blanc laissant également sa chevelure de jais ressortir dans toute sa splendeur. D’ailleurs, l’ondulation de ces mèches le long des épaules de la jeune femme lui paraissait familière. C’est alors qu’il se rappela les avoir déjà aperçu dans le couloir en venant ici. Voila donc la jeune femme qu’il n’avait pas reconnue quelques minutes plus tôt. Son sourire ne fit que s’agrandir à cette pensé.

La jeune femme prit alors place dans le fauteuil, juste en face de celui de Gaelian. Seul le bureau d’ébène les séparait. Le sourcier cala son dos contre le dossier, laissant légèrement ressortir sa poitrine. Elle prit ensuite une pose qui presque princière voir hautaine. Pourtant, le sourire qui étirait ses lèvres montrait qu’elle ne semblait pas vouloir montrer sa supériorité hiérarchique. Puis, d’une voix mélodieuse, elle répondit à l’interrogation du jeune homme.

Gaelian sourit de plus belle en entendant ses mots. Elle semblait savoir très bien magner sa langue. Cela lui plaisait. Malgré les apparences, il préférant de loin les gens ayant du répondant à ceux qui s’effacent dés que la chose devient trop dangereuse pour eux. Venir la chercher ? Elle voulait en savoir la raison ? Le sorcier fronça très légèrement les sourcils. Quoi de plus normal d’accueillir le sourcier quand celui-ci arrive au palais ? Certes, cela pouvait peut-être paraître étrange si l’on prenait cela comme une convocation. Mais ce n’était absolument pas le cas.

Comme elle, il souhaitait également la rencontrer. Il ne savait d’elle que son nom, qu’il avait mainte fois entendu après sa nomination, et sa fonction. Le reste ne restait qu’un océan d’interrogations, vide de toutes réponses. De plus, il n’avait jamais eu l’occasion d’apprécier sa beauté. Chose qu’il faisait secrètement, ne voulant révéler sa seconde âme au grand jour. Depuis qu’il avait commencé cette double vie, il avait longuement apprit à rester discret et furtif face au autre et il mettait aujourd’hui tout son savoir en exécution pour décrire la jeune femme sans qu’elle ne s’en aperçoive.

Le sorcier ouvrit la bouche dans l’intention de répondre mais, au moment où les premières lettres sortirent d’entre ses lèvres, on frappa doucement à la porte. Il referma rapidement la bouche et lança un sourire d’excuse à son hôte avant de convier le visiteur à entrer. Un serviteur arriva alors, les bras chargé d’un immense plateau de bronze sur lequel reposaient deux tasses, une théière et plusieurs assiettes contenant différents amuse-gueules. Gaelian remercia chaudement le jeune homme avant que celui-ci ne sorte en refermant soigneusement la porte derrière lui.

Il prit lentement la théière et releva la tête vers la jeune femme.

- Thé ?

Demanda-t-il tout en versant le liquide brulant dans les deux tasses.

Il attrapa ensuite la sienne, y glissa un carré de sucre et remua gracieusement avec une petite cuillère qui se trouvait à coté de la coupole. Il reporta ensuite une nouvelle fois son regard sur la jeune femme.

- Désolée de cette interruption,

s’excusa-t-il aimablement avant de continuer.

Quand je parlais de votre visite soudaine, je vous parlais du fait d’être arrivée au palais sans que j’en sois informé. Cela n’est pas dut tout un reproche, au contraire. C’est un réel plaisir de vous avoir ici. Quand à la raison de mon invitation dans ce bureau, elle est similaire à la votre.

Il lui lança un grand sourire avant de boire un gorgé de thé avant de reposer la tasse devant lui, masquant une grimace de douleur lorsque le liquide brûlant vint lui attaquer la langue. Il continua ensuite avec une sourire amusé.

- Vous êtes donc venue ici pour me rencontrer ? Je dois donc en déduire que vous avez eu vent de ma nomination ainsi que de quelque rumeur qui doivent me décrire rapidement. J’espère que la réalité ne vous déçoit pas trop. Mais dites-moi plutôt, que puis-je faire pour faire pour satisfaire votre curiosité à mon sujet ?

Il lui lança une autre sourire avant de se pencher pour attraper une petite poignée de raisin qu’il mangea une par un.

Le jeune Sorcier traînait, et la regardait, mais Naïya ne voyait évidemment pas la seconde personnalité dans ses yeux, et elle se demanda ce qu'il allait lui répondre. Elle n'y avait pas été de main morte, et devait bien avouer que ce qu'elle avait dit pouvait être tout à fait déplacé. Il ne sembla pourtant pas trop s'en formaliser, et alors que l'on toquait à la porte, et qu'il allait ouvrir, Naïya prit le temps de le détailler sans qu'il ne s'en aperçût. Ainsi, elle nota ses épaules larges, ses muscles dessinés sous sa peau chocolat, ainsi que ses magnifiques et longues dreadlocks. Alors qu'il se retournait pour lui proposer un thé, elle lui adressa un large sourire tranquille, tandis qu'elle tendait à son tour une tasse pour en boire elle aussi. Portant la tasse à sa bouche et sirotant le thé brulant, elle observa donc le Sorcier par dessus la coupelle et vit qu'il allait enfin répondre à ce qu'elle lui avait demandé, à savoir pourquoi il l'avait convoquée. Pure curiosité de sa part, et sans doute avait-il les mêmes raisons qu'elle. Cependant, une légère tensions dans sa nuque lui raidit les sourcils, et elle se tint prête à écouter attentivement tout ce qu'il lui dirait, évidemment.

Il maniait aussi bien les mots, et Naïya hocha la tête durant la première partie de son petit discours. Ensuite, évidemment, il posa les questions à la jeune femme, qui sourit, avant de prendre encore une ou deux gorgées de son thé. Il avait bien montré de sa visite à la Forteresse. Il était vrai que cela faisait plusieurs mois qu'elle n'était pas revenue, explorant les Contrées du Milieu, en partie pour voyager, et d'autre part aussi pour trouver réponse aux interrogations qui filaient, telles des murmures, des rumeurs, dans tout le contré. Parce qu'il paraissait que Disgrace Rahl cherchait à acquérir la magie Soustractive, et elle devait absolument savoir si c'était réel ou non. Malheureusement, il se trouvait de l'autre côté de la Frontière, et elle n'avait pas vraiment envie de s'y rendre, c'était un fait. Alors elle cherchait les informations de son côté du miroir, pour pouvoir être certaine, entre toutes les versions qui glissaient dans le Nouveau Monde. S'ôtant tout cela de la tête, elle devait bien avouer que le voyage pour revenir jusqu'à Ayndindrill n'avait pas été court, bien au contraire, il avait duré plusieurs semaines, jusqu'à ce qu'elle achetât un cheval pour la transporter.

Adressant un sourire au Sorcier, la jeune femme posa sa tasse, qu'elle avait déjà terminée, sur la table, un peu en retrait, et se pencha sur cette dernière, les bras légèrement croisés sur le bois doux. Un sourire sur les lèvres, elle sentit qu'elle voulait connaître cet homme, et devait bien avouer qu'elle était intéressée, même si elle n'avait jamais voulu faire sortir ce genre de sentiments de sa tête et de son corps, c'était comme si... quelque chose la faisait sortir d'elle-même. Se reconnaissant à peine, mais ne tentant pas de se contenir, elle se pencha encore un peu plus, et sa robe, dans un plis naturel, dévoila le haut de ses seins, tandis que ses cheveux passaient par dessus ses épaules et tombaient de chaque côté de son visage gracieusement. Plantant ses yeux dans ceux de son interlocuteur, elle lui adressa un autre sourire, tranquille, et lui répondit finalement :

- J'ai en effet entendu parler de votre nomination, et c'est ce qui m'a attirée ici. Je voulais connaître le nouveau Premier Sorcier, c'est une évidence.

Prenant un peu de recul, elle lui adressa un large sourire, avant de lancer encore une fois :

- Pour l'instant, je ne suis pas déçue. Et j'aimerais simplement savoir comment vous êtes arrivé jusque là, Sorcier Gaelian...

Gaelian regarda la jeune femme, toujours souriante en face de lui. Il épousa les traits de son visage d’un regard avant de reporter celui-ci sur les yeux du sourcier. Ceux-ci étaient d’un marron relativement clair aux reflets orangés qui leur donnaient une luminosité étrange et particulièrement attirante, tels deux aimants. Il resta un long moment ainsi, à la fixer en même temps qu’elle sirotait son thé. Elle faisait de même mais il ne remarqua pas son regard glisser le long de son corps, enregistrant chaque détail qui devait lui sembler intéressant.

Quand la jeune femme reposa sa tasse, il prit la sienne et constata qu’elle avait légèrement refroidie. Il put donc la boire tranquillement. C’est à ce moment que Naïya croisa légèrement ses bras et se pencha en avant pour déposer ses avant-bras sur le bois poli du bureau. Sa tasse se trouvait désormais vide mais le jeune homme ne posa pas immédiatement la sienne pour la remplir comme il l’aurait du faire. En effet, l’attitude de la jeune femme en face de lui l’intriguait quelque peu. Sans pour autant lui déplaire.

Celle-ci se retrouvait maintenant penchée vers l’avant, ayant l’air d’avoir oublié le décolleté de sa robe de coton. Il pendait dans le vide sans pour autant laisser entrevoir la poitrine de la jeune femme. D’un œil furtif, le jeune homme surveillait l’avancement des choses tout en gardant le regard le plus souvent fixé sur le visage de la jeune femme pour ne pas qu’elle perce à jour ses attentions. C’est alors, comme en réponse à ses pensés qui commençaient légèrement à dérailler que Naïya se pencha encore un peu plus, le haut de ses seins apparaissant à la lumière.

Gaelian fit un effort surhumain pour ne pas scotcher son visage à cette vision et continua à sourire d’un air innocent. C’est alors qu’il se décrocha de sa tasse dont le rebord relevé à chaque gorgée se trouvait être son poste d’observation, et attrapa une nouvelle fois la théière. Il resservit la jeune femme après s’être assuré que la boisson avait toujours assez de chaleur. Il se pencha pour attraper la tasse de son hôte et profita discrètement du spectacle pendant que la jeune femme regardait ailleurs.

Quand il reposa le récipient, il observa l’attitude de la jeune femme plus en détail et nota une chose qui sonna comme une note cristalline à ses oreilles. Ce n’était pas naturel. Ou alors, le sourcier se trouvait être une personne bien naïve, chose dont il doutait fortement vu comment elle maniait les mots. Serait-elle en train d’essayer d’attirer son attention ? Il décida de la tester pour en avoir le cœur net.

C’est alors qu’elle plaqua son regard dans le sien. Non… Cela ne pouvait pas être volontaire ! Un sourire illumina le visage du jeune homme sans pour autant qu’il ne dévoile ses envies qui grandissaient peu à peu. Sa voix s’éleva une seconde fois dans le bureau. Le connaitre ? Quoi de plus normal. Elle se redressa ensuite et lui avoua qu’elle n’était pas déçu. Ou du moins, pas pour le moment. Il lui lança un sublime sourire avant de lui demander.

- Cela ne vous dérange pas que j’enlève ma veste ? Il commence à faire légèrement chaud ici.

Il la retira et la posa sur le dossier de son fauteuil, dévoilant ainsi une légère chemise de lin fin, relativement étroite. En effet, ayant sa carrure, il n’était pas toujours aisé d’avoir des vêtements assez larges. C’est pour cela qu’ils les faisaient souvent faire sur mesure. Mais aujourd’hui il n’avait eu le temps de se changer pour accueillir la jeune femme. Il ouvrit ensuite un bouton prés du col, laissant entrevoir une partie de sa peau mat.

- Et bien, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous ne soyez pas déçu du tout. Et pour répondre à votre question, je dois ce poste à mes pouvoirs qui, sans vouloir nullement me vanter, sont relativement puissants. Ensuite, ce n’est que travail, lui répondit-il avec un geste de modestie.

Il alla ensuite s’appuyer sur le dossier de son fauteuil dans une pose qui se voulait décontractée. Il lui lança un grand sourire, croisa les jambes et lui demanda d’une voix douce et amicale.

- Et vous, ma chère, comment vous êtes vous hissez aussi haut ?

Il pencha doucement la tête sur le coté et la regarda avec intérêt.

[ Edit Anaëlle : Ouhou c'est mon premier éditage ! Faisons péter le champagne ! Non ...euhh , ce que je veux dire c'est attention aux fautes d'orthoraphe et de conjugaison . Je précise que je suis ce Rp avec une grande attention ]

[EDIT Gaelian : Hum... Tu n’aurais pas pu faire ça autre part toi? XD Bon... Pour les faute d'orthographes je vais essayer de faire gaffe mais ce n’est pas simple pour moi... Je fais tout mon possible pour les éradiquer mais je suis nulle sur ce point -__-" En plus, une légère dyslexie ne m'aide pas tant que ça! Je plaide donc non coupable!! Bon... Faisons sérieux... Je vais essayer de faire attention mais ce que j'ai dit au dessus est vraie, je suis vraiment nulle... Mais bon... Je ferais gaffe promis!!]

Naïya aurait pu rougir lorsqu'il ôta sa veste, pourtant ce ne fut pas le cas, étant donné qu'elle tentait absolument de juguler ce qui était en train de naître en elle, et qu'elle ne comptait pas le moins du monde laisser s'exprimer. Elle s'était toujours tenue loin de ces histoires charnelles ou sentimentales, et cela n'était pas tout de suite qu'elle avait l'intention de se défaire de ces intentions-là. Oui, sauf qu'elle devait bien avouer... Ses yeux se posèrent d'eux-même sur la peau du jeune Sorcier, mate, sous sa chemise blanche dont il avait dégrafé un bouton. Elle sentit sa langue se contracter légèrement dans sa bouche tandis qu'elle se retenait de ne pas se mordre la lèvre inférieure. Pourtant, c'était une manie chez elle, elle le faisait très souvent sans s'en rendre compte... Mais là, elle trouvait ce geste déplacé. Elle ne voulait donner aucun indice de ce qu'il se passait en elle, pourtant il lui fallut quelques secondes pour détourner le regard de ce morceau de peau... Soupirant légèrement pour reprendre un peu de contenance, elle lui adressa un sourire tranquille, tout à fait serein, ne montrant pas ce qu'il se passait en elle... Pourtant, elle vit que ses doigts étaient en train de pianoter sur le bureau, et elle ôta ces derniers un peu brusquement. Elle avait beaucoup de mimiques naturelles, et les surveiller était hardu... Elle se mordait déjà la lèvre.

Papillonnant du regard, elle regarda ailleurs un instant, le temps qu'il la resservit du thé. Puis, il lui expliqua qu'il en était arrivé jusque là par un certain bagage génétique, puisque son pouvoir était puissant, et que le reste n'avait été qu'à force de travail. Il devait bien être vrai que beaucoup de travail semblait nécessaire pour pouvoir réussir à maîtriser un aussi grand pouvoir. Naïya avait entendu dire que les Sorciers, lorsque leur pouvoir se développait, étaient pris d'horribles maux de tête, qui étaient en fait leur magie qui se manifestait parce qu'ils ne savaient pas s'en servir, et qu'elle pouvait même les tuer si cela n'était pas pris en charge par un autre Sorcier. Ainsi, il avait sans doute dû chercher un Sorcier, et donc avoir un minimum de relations. Lui adressant un sourire compréhensif, elle plissa légèrement les yeux lorsqu'il lui demanda ce qu'il en était pour elle. Enfonçant son dos dans le dossier moelleux de son fauteuil, la jeune femme laissa sa tête basculer légèrement en arrière, tandis que ses cheveux glissaient naturellement sur ses épaules. Ses doigts allèrent chercher le pommeau de son épée, traçant les contours du mot "vérité", tandis qu'elle levait les yeux vers Gaelian pour répondre.

- Oh, moi... Je suis la fille du Sorcier Narhel. J'ai grandi longtemps ici, puis au palais du Prophète, pour revenir. J'en ai eu marre de cet endroit, aussi, et j'ai défié mon père qui m'a enfin laissée partir. Ce n'est que lorsque je suis revenue que le Premier Sorcier m'a convoquée pour me nommer Sourcier. Rien de bien original non plus...

Lui adressant un sourire, elle demanda alors :

- Ainsi, si votre pouvoir est si puissant, c'est qu'au moins l'un de vos parent a aussi le Don, n'est-ce pas ?

Croisant à son tour sa jambe droite sur sa jambe gauche, elle découvrit son genoux sous sa robe, et, les mains sur les accoudoirs de son fauteuil, observait l'homme en question, et elle devait bien avouer qu'elle le reluquait aussi presque avidement, pourtant tentant d'être un minimum distante...

Durant un court moment, il sembla au jeune homme que la jeune femme en face de lui ne pouvait détourner le regard de la peau qu’il venait de mettre à nu d’un habile mouvement de poignet qui lui avait permis de déboutonner le haut de sa chemise. Illusion ou réalité ? Il ne savait pas trop. La deuxième éventualité était bien sûr la meilleure pour lui mais comment en être véritablement sûr sans mettre en jeu son titre ? Car si quelqu’un apprenait son double jeu, il ne donnait pas chers de sa position de premier sorcier. En effet, tout le monde se croirait alors abusé par cette supercherie. Mais en fait, qu’elle était sa véritable identité ? L’homme parfait et serein qu’il était dans le palais ou le pervers dominateur des rues ? Lui-même ne savait pas franchement même si, en se moment, le deuxième côté se trouvait être bien plus présent.

Il soupira doucement et passa une main dans ses dreadlocks plaqués contre son dos, encore légèrement humide de son précédent bain. Voila bien ce qui se trouvait être le plus grand problème avec cette coiffure. Elle mettait une éternité à sécher ! Et cela ne manquait jamais de l’énerver. Il reporta son regard sur la délicieuse jeune femme juste à temps pour intercepter le petit sourire tranquille qu’elle lui lança. Il ne manqua pas de lui rendre, légèrement plus appuyé que les précédents, l’idée qu’elle puisse être intéressée ayant fait ressortir une partie de son coté sombre. Il eu toute les peine du monde à la faire retomber, appuyant de toutes ses forces pour la faire rentrer dans sa tanière.

C’est Alors qu’il remarqua les doigts pianotant du sourcier sur le bureau. Ils furent vite retirés. Un peu trop vite… Etait-elle nerveuse ? Il leva une nouvelle fois les yeux vers elle, une lueur interrogatrice au fond des yeux. Voila qu’il la trouvait maintenant en train de se mordre la langue. Il fronça légèrement les sourcils, chose que la jeune femme ne perçu pas, regardant soudainement ailleurs en papillonnant des paupières. Gaelian profita de ce bref instant de répit pour s’asséner une grande claque mentale, faisant refluer pendant un instant le désir qui commençait à monter en lui.

Il attrapa un peu trop rapidement sa tasse de thé et en but une gorgée pour remettre ses idées dans le droit chemin. Il garda ensuite cette dernière entre ses mains pour les occuper et pour éviter qu’elles ne le trahissent. Quelques secondes plus tard, tout sembla rentrer dans l’ordre. Naïya semblait avoir reprit contenance et le premier sorcier avait réussie à reprendre le contrôle de ses pulsions. Il pria pour que cela dure. Ce petite instant de flottement n’avait pas duré plus d’une ou deux minutes au point que le jeune homme se demandait si son esprit ne lui jouait pas des tours. Peut-être se trouvait-il encore avec la femme qui avait partageait sa couche quelques heures plus tôt et qu’il n’était pas encore redescendu totalement à la réalité.

Il secoua légèrement sa tête pour ranger une fois de plus les idées vagabondes qui s’insinuaient à l’intérieur de son esprit et reporta son attention vers la source de toutes ses agitations. Cette dernière venait de reprendre parole et Gaelian se força à l’écouter, un sourire serein au coin des lèvres. Défier son père ? Il ne put s’empêcher de hausser les sourcils de surprise. Cette jeune femme avait véritablement du cran ! La surprise laissa bientôt place à un grand sourire sur le visage du jeune homme. Oui… Vraiment impressionnant. Lui qui considérait la femme presque comme un être inférieur, ce qu’il ne laissa jamais paraître, il dut revoir tout son jugement pour cette jeune femme qui venait rapidement de monter dans son estime. Elle venait même se lui changer la vision des choses. Cela devenait de plus en plus intéressant !

Quand elle lui posa une nouvelle question, le jeune homme ne put s’empêcher de sourire avec amusement. C’était dans cette réponse qu’il puisait le plus de fierté et peut-être était-ce également aussi grâce à cela qu’il fut nommé à ce poste…

- Et bien… Aussi étrange que cela puisse paraître, ni ma mère ni mon père ne possédait le Don. C’est d’ailleurs l’une des choses la plus étonnantes de mon existence. Il est en effet très rare de posséder un tel pouvoir alors qu’il n’est pas héréditaire. Je suis d’ailleurs heureux qu’il met menait aussi haut plutôt que de me détruire par sa puissance. Sans doute la plus grande chance de ma vie !

Il lui lança un regard légèrement appuyé. Il détourna ensuite les yeux pour éviter que cela ne se reproduisent une nouvelle fois mais ces derniers étaient irrémédiablement attirés par ceux de la jeune femme qui le reluquaient avec une intensité impressionnante gardant toute fois ses distances. Au bout de quelques secondes où il tenta par tous les moyens d’essayer de fuir cette attraction, il planta ses yeux presque noirs dans ceux de la jeune femme, décidant de les affronter plutôt que de les fuir. Un léger frisson lui parcourra la nuque mais il ne rompit pas le contact, la regardant avec une telle intensité qu’il se fit peur à lui-même. Au bout d’un moment, il réussi finalement à détourner les yeux et, durant un court instant, son visage perdit sa calme sérénité, laissant place un trouble qui lui était inconnu.

Il reprit rapidement contenance et essaya de lancer un sourire gentil à la jeune femme pour qu’elle ne s’aperçoive de rien mais il sonna faux même à lui. Il pria pour qu’une personne interrompe ce silence en toquant à la porte mais rien ne se produisit. Il resta donc là, seul avec la source de son désir, à essayer de combattre son âme et son être… La sourde peur de se faire démasquer augmentait doucement en lui.

Naïya laissait son regard vagabonder dans la pièce, cherchant sans doute à fuir. A fuir ? Pourquoi ? Elle qui pensait ne pas avoir à fuir devant elle-même était pourtant en train de le faire. Et alors que Gaelian prenait sa tasse, la jeune femme tenta d'analyser tout cela. Elle n'était pas réellement en train de réfléchir, et elle ferma les yeux un instant. Pourquoi fuyait-elle ? Avait-elle peur de quelque chose ? Après tout, il était vrai que les réactions physiques qu'elle avait la surprenaient, et même l'agaçaient, mais surtout la déstabilisaient. Elle n'avait jamais ressenti une telle chose en présence de quelqu'un, aussi loin qu'elle s'en souvint. Cependant, elle devait bien avouer que cela lui faisait étrange, d'être ainsi. Elle sentait son ventre réchapper doucement de chaleur, et elle passa une main sur ce dernier, comme pour le faire taire, tandis que le sorcier en face d'elle repositionnait ses rastas dans son dos. Un léger flottement dans l'air lui tira un frisson. Le garçon, en face d'elle, était aussi dans un état étrange, comme le sien, elle en avait la certitude. Pourtant, ce n'était pas de l'observation, loin de là. Non, c'était un instinct, une impression, une interprétation de son cerveau, dans son inconscient. Elle secoua la tête. Non ! Ce n'était qu'une impression, justement. Quoique, bien souvent, ses impressions se révélaient exactes... Non non non. Elle se faisait des illusions. Stop.

Elle fut cependant surprise par la réponse de Gaelian à sa question. Il avait encore mis un peu de temps à lui répondre, cependant. Il semblait que l'un et l'autre pesaient leurs mots, comme s'ils eussent été de plomb, comme si chacun d'entre eux, chaque parole, pouvait avoir un effet terrible sur ce qu'il se passerait ensuite. Pourtant, cela ne semblait pas réellement être le cas. D'un côté, ils étaient dans la Forteresse du Sorcier, et on ne savait jamais quels genres de sortilèges avaient été lancés, des millénaires avant, contre les murs et entre les murs de l'immense bâtiment. Cependant, Naïya, avec la connaissance qu'elle avait de la magie grâce à son père, savait que chaque bureau était protégé par la magie de chaque Sorcier. Surtout les Sorciers du Premier Ordre. Parce qu'ils aimaient faire leurs propres sorts de protection, et non pas dépendre de boucliers vieux de trois milles ans – même si les boucliers en question étaient beaucoup plus puissants que ceux qu'ils faisaient, puisque les Sorciers de l'ancien temps pouvaient plus aisément naître avec les deux facettes du don. L'Additive, et la Soustractive.

Soupirant légèrement, Naïya ferma les yeux un instant, se remémorant les paroles qu'avait prononcé le Sorcier. Ainsi, ses parents n'avaient pas été possesseurs du Don... Cela avait sans doute sauté une ou deux générations. Quoique. Parfois, la Magie naissait avec un être sans que l'on pût comprendre pourquoi celui-là et à ce moment-là. Hochant la tête, le Sourcier adressa un nouveau sourire à Gaelian, alors qu'elle sentait son regard à lui la fuir... Tiens tiens... Se secouant mentalement, Naïya trouva le courage d'ouvrir la bouche, mais elle crut que sa voix allait trembler. Non, heureusement, elle la retrouva légèrement plus aigue que d'habitude, mais ce n'était pas forcément évident pour quelqu'un qui ne la connaissait pas.

- Et bien, c'est plus qu'une chance je dirais. C'est sans doute l'oeuvre du Créateur...

Un frisson parcourut son corps lorsque Gaelian la fixa soudain. Elle se plongea dans la profondeur de son regard, un instant, une éternité. Elle se sentait dériver, dans l'océan des sentiments du jeune homme, et un autre frisson vint lui lécher la moelle épinière, lui tirant la chair de poule sur tout le torse, durcissant sa poitrine menue. Lorsqu'il ôta son regard du sien, elle se sentit happée, mais ne put que sortir de cette transe qui était venue la chercher, doucement et inexorablement, en regardant le Sorcier. Elle ne remarqua même pas le sourire forcé du jeune homme, elle-même ayant un sourire absent dessiné sur son beau visage. Tentant de se reprendre, elle papillonna à nouveau des paupières, un instant, cherchant les mots qu'elle avait voulu dire quelques instants plus tôt, avant qu'il ne vînt chercher son regard marron aux reflets oranges.

- Pensez-vous que le Créateur peut exister, Gaelian ?

Un sourire flotta sur ses lèvres, un instant, un sourire intéressé. Par la réponse, et par la réaction du jeune homme. Se penchant au dessus du bureau, Naïya laissa ses doigts glisser sur la légère barbe du Sorcier, se mordant une lèvre, ne comprenant pas réellement ce qu'il se passait...

Gaelian remarqua le regard furtif de la jeune femme qui vagabondait dans la pièce, comme cherchant une issus où s’échapper. S’échapper ? Qui était-il pour croire une chose pareille sans aucunes preuves ? Il secoua légèrement la tête, remettant une fois de plus ses idées mal placé au fond d’un gouffre qu’il tenta de fermer sans sucée. Elle revenaient irrémédiablement à la charge, échappant un peu trop souvent à son contrôle, se glissant au creux de son âme et attisant un sourd désir qui montait doucement en lui à chaque fois que ses yeux se posait sur la silhouette de la jeune femme en face de lui.

Il s’asséna une grande claque mentale qui le calma pendant quelques instants. Il en profita pour rapidement se former un masque tranquille et apaisant alors qu’au fond de lui se livrait une véritable bataille pour réfréner l’attirement charnelle qui le poussait vers le sourcier. Il laissa un instant sa main se perdre sur son menton, les yeux dans le vide, dirigeaient juste au dessus de la chevelure de la jeune femme. Quand il avait fixé cette dernière, elle avait semblé lui répondre à ce regard. Tout le long de se contact visuel, il lui avait semblait perdre pied avec ce qu’il l’entourait. Il s’était peu à peu noyait dans un océan de sensation d’une rare douceur. Des frissons successifs lui avaient parcourue le dos, inlassablement, faisait naitre le long de ses bras nue une petite chair de poule plutôt agréable.

A vrai dire, il avait une très grande expérience en dans l’amour. Mais l’amour physique et non sentimental. Jamais il n’avait ressentie pareil attirance vers une femme. Même les plus belles putains du monde ne lui avaient pas procuré ce plaisir en un simple regard. Il se frotta un instant le front, songeur. Il n’allait quand même pas tomber amoureux. Cela lui paraissait totalement improbable. Il était peut-être déjà en manque… Il soupira doucement et attendit que la jeune femme prenne la parole pour essayer de se changer les idées.

Quand celle-ci parla de nouveau, il remarqua le léger changement de voix. Un tout petit peu plus aigu. Sans doute son imagination. Rah ! Voila qu’il commençait à se faire des films ! Il n’était pas au bordel mais au travail ! Alors arrête tes fantasme mon gros ! Il ne devait en aucun cas laisser sa seconde nature prendre le dessus dans ce genre d’endroit. Son bureau qui plus est ! N’importe qui pouvait rentrer à tout moment, même s’il le sentirait venir. Arrête donc avec tes illusions ! Elle n’éprouve aucune attirance pour toi ! C’est le sourcier ! Pas une fille comme celle que tu viens de quitter alors reprend ta place !

Il se força à sourire face à la remarque de la jeune femme. Le créateur… Sans doute. Il n’était pas des plus croyants mais ne le reniait pourtant pas totalement. Il ne put s’empêcher de la fixer à nouveau. Comme la précédente fois, elle lui rendit son regard. Un nouveau frisson serpenta le long de sa colonne vertébrale et tous ses efforts pour reprendre contenance s’évanouirent. Cependant, la jeune femme paraissait elle aussi troublée. Ah non ! Tu ne vas pas recommencer ? Il rompit le contact visuel et détourna les yeux vers sa tasse désormais vide. De peur de voir ses membres trembler, il les croisa sur la table, se penchant légèrement en avant, appuyant également dessus pour les faire tenir tranquille.

Un sourire franc se dessina sur le visage du sorcier quand la question du sourcier eu quitté ses lèvres. Le créateur hein ? Pourquoi cette question ? Un sourire qui semblait intéressait flotté sur les lèvres de la jeune femme. Attendait-elle cette réponse avec impatience ou voulait-elle seulement voir sa réaction. Puis, avant qu’il n’ait put développer un embryon de réponse, Naïya se pencha par-dessus le bureau et posa sa main sur la joue du jeune homme, glissant ses doigts le long de se courte barbe. Gaelian resta un moment pétrifier de surprise avant de perdre totalement le contrôle de lui-même sous ce contact exaltant.

Il saisit le fin poignet entre ses doigts et le porta à ses lèvres. Il déposa d’abord un baiser sur le dos de sa main, comme pour la baiser, mais resta un peu plus longtemps que dans le protocole, augmentant légèrement la pression. Il se délecta du parfum de sa peau et de sa douce chaleur. Il retira à contre cœur ses lèvre puis déposa un autre baiser, à la limite avec le mordillement, au creux du poignet de la jeune femme. Il leva ensuite les yeux vers la jeune femme et remarqua au passage la légère chair de poule qui s’était lové au creux du décolleté de la jeune femme. Un demi-sourire barra son visage.

Doucement, il lâcha la main de la beauté pure qui se trouvait en face de lui, se leva et attrapa sa veste qui se trouvait sur le dossier de son fauteuil. Il contourna le bourreau et vint se placer dans le dos de la jeune femme. Il lui passa la veste sur les épaules et se pencha pour lui effleurer le lob de l’oreille avec ses lèvres avant de lui murmurer.

- On commence à avoir froid Naïya ? Si je peux faire quoi que ce soit pour vous réchauffer…

Il envoya un flot de magie vers la porte qui se verrouilla et fit ensuite vagabonder ses doigts sur les bras de la jeune femme, ayant perdu tout contrôle de lui-même, laissant libre court à ses pulsions. Son esprit embrumé par le parfum de la jeune femme, il déposa un long baiser à la naissance de son cou, attendant de voir si elle le repousse ou l’accepte. Un feu commençait à naitre au creux de ses entrailles…

Le contact immédiat du Sorcier surprit Naïya. Mais c'était une agréable surprise, et elle sentit son ventre chauffer tout d'un coup, une douce onde venant le caresser doucement, comme pour le réconforter, alors qu'il demandait une chose qu'elle ne comprenait qu'à moitié. Le premier baiser, sur sa main, lui tira un nouveau frisson, qui remonta le long de son bras pour grimper jusqu'à son cuir chevelu, alors qu'elle se mordillait encore la lèvre, de surprise, et de plaisir. C'était agréable, elle ne pouvait pas le nier. Et elle se serait menti à elle-même. N'était-elle pas au service de la vérité ? Si. Pourtant, elle cherchait à ne pas savoir ce qu'il se passait en elle, elle ne voulait pas le comprendre. Cependant, il fallait un instant de réflexion, pour saisir l'ampleur de sa réaction physique : elle était attirée, irrémédiablement. Etait-ce seulement le physique du sorcier ? Non, évidemment que non. Elle avait déjà vu d'autres personnes qui lui plaisaient plus physiquement que lui. Sans doute était-ce ce mélange de personnalité qu'elle percevait en lui, et cette étrange manière de parler, de voir les choses, d'aborder une conversation. Elle ne le voyait que depuis quelques minutes, mais déjà elle sentait l'effervescence, comme un incendie, prendre possession de son corps, comme inextinguible.

Lorsque le second baiser passa sur son poignet, de l'autre côté de sa main, elle se sentit encore plus vulnérable et happée par l'aura un peu sauvage mais douce et tendre du Sorcier. Le contact de ses lèvres sur sa peau la rendait presque folle, et lorsque ses dents étaient venues chercher la finesse et la délicatesse de son épiderme, un nouveau frisson était remonté le long de son bras, encore, se propageant dans son corps entier cette fois-ci. Un léger réflexe lui fit refermer les cuisses, et elle soupira doucement, tentant de se contrôler un peu plus que cela. C'était difficile, mais elle parvint à n'émettre aucun son capable de se faire entendre du Sorcier. Elle regretta presque qu'il la lâchât, pour passer devant son bureau pourtant, et venir la rejoindre de l'autre côté. La magie de l'épée l'avertit qu'il venait d'user de magie, et elle ne comprit pas réellement pourquoi, avant de se poser la question. Sans doute avait-il verrouillé la porte, après tout... C'était compréhensible. Si elle avait pu le faire elle-même, elle se rendit compte qu'elle l'aurait fait depuis longtemps déjà, depuis qu'elle était entrée dans la pièce en réalité. Tout s'emmêlait dans son esprit, elle se sentait à nouveau vulnérable, et pourtant une douce chaleur l'envahissait, prenant racine dans son bas-ventre pour remonter dans sa poitrine.

Lorsqu'il revint, ôtant sa veste, il la posa sur les épaules de Naïya, qui sentit un autre frisson naître, décuplé par la présence de Gaelian tout à côté de son oreille. Son souffle vint lui chatouiller la joue, et glisser dans son oreille, lui tirant un frisson qui fut plus violent, faisant trembler tous ses membres cette fois-ci. Un sourire en coin passa sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'il lui demandait ce qu'il pouvait faire pour la réchauffer. Elle se mordit encore la lèvre, alors qu'une autre vague de magie de l'épée lui disait qu'il l'utilisait. Puis, les mains puissantes du sorcier glissèrent sur ses bras, lui faisant contracter les épaules, comme pour amener ses paumes vers son visage. Le nouveau baiser qu'il glissa dans sa nuque lui tira un nouveau frisson, et elle sentit encore une fois ses cuisses se fermer légèrement, dans un réflexe d'excitation. C'était donc cela... Non, Naïya n'avait jamais expérimenté de telles choses, c'était un fait, elle était toute novice dans ce domaine-là. Elle pouvait tuer dix soldats à la chaîne, sans hésitation, s'ils menaçaient sa vie, et surtout sans recevoir un seul coup, mais l'alchimie de l'amour lui était totalement étrangère. Dans un soupir, elle laissa sa tête basculer en arrière, et ferma les yeux.

- Je... Vos mains sont si chaudes, Gaelian...

Basculant légèrement en arrière dans sa chaise, elle fit glisser ses doigts le long de l'avant-bras légèrement poilu du Sorcier, se mordant la lèvre à ce contact qu'elle aimait. Passant une main dans les cheveux du Sorcier, toujours penché sur elle, elle tenta de l'attirer à elle, sans comprendre. Son corps semblait brûler entier, elle se laissait totalement porter par ses sens et par son désir, qui se faisait aussi brûlant que le magma d'un volcan...

Son esprit semblait se perdre doucement dans une mer de brume. Il n'arrivait plus à penser à autre chose qu'à la femme qu'il tenait maintenant dans ses bras. Il n’entendait que les battants sourds et désordonnais de son cœur qui semblait vouloir sortir de sa poitrine. Sa respiration, qui se trouvait être calme quelques instants plus tôt, commençait à dérayer, devenant de plus en plus hachée à mesure que ses narines s'emplissait de l'odeur de la jeune femme. Tout n'était plus qu'un océan de désir et de plaisir. Rien que sentir la fine peau pâle sous ses doigts puissants faisait naitre en lui une flamme qui faisait bouillir ses entrailles. Elle semblait si fragile. Il semblait pouvoir la détruire en un instant. Mais cela ne faisait qu'attiser son désir.

Il fit doucement remonter ses doigts le long de ses bras puis passa sous le tissu de sa robe et plaqua sa paume contre la peau de ses épaules. Il entama alors un petit mouvement de va et vient le long de son bras, caressant avec toute la tendresse possible ce petit bijoux qu'il tenait entre ses mains. Il avait toujours ses lèvres plaquaient à la naissance de son cou. Il ne voulait pas briser ce contact qui faisait monter une douce euphorie en lui. Il se recula à contre cœur mais cela ne fut que pour mieux revenir, remontant peu à peu le long de son cou, y déposant une série de petits baisers successifs.

Quand il arriva au niveau de sa mâchoire, il ne se dirigea pas vers les lèvres qui l'attiraient irrémédiablement mais prit la direction opposée. C'est dans l'attente que le désir arrive à son summum. Il préférait donc patienter pour prendre encore plus de plaisir ensuite. Il alla lui mordiller gentiment le lob de l'oreille, lui soufflant au passage un peu d’air chaud au niveau du cou. Généralement les femmes en raffolaient. Il alla ensuite passer délicatement sa langue juste derrière son oreille gauche. Son excitation monta d'un cran en sentant la jeune femme trembler doucement.

Son sourire pervers s'agrandit un peu quand la jeune femme parla. Chaude? Et encore, elle n'avait rien vu! Dans un soupire, elle se laissa aller vers l'arrière. Gaelian senti un frisson le parcourir quand les doigts de la jeune femme vinrent se hasarder sur ses avant-bras. Quand il sentie une main passer dans ses cheveux, il plaqua sa joue contre celle de la femme et ferma les yeux. Ce qu'il aimait ça. Il enfoui une nouvelle fois son visage dans la chevelure de la jeune femme et resta un long moment ainsi à ce délecter de cette sensation de bonheur.

Il se senti alors attiré vers l'avant. Il ne résista pas et eu rapidement une vie plongeante vers la poitrine menue de la jeune femme. Une idée germa dans son esprit. Le désir l'aveuglant, il ne remarqua pas le ton profondément pervers qu'il prit pour lui murmurer cette phrase.

- Alors laissez-moi-vous réchauffer ma chère.

Il remonta ses mains au niveau de son cou puis les fit lentement descendre vers sa poitrine. Il en laissa une en périphérie pendant que l'autre s'introduisit doucement dans le décolleté de sa robe. Il caressa d'abord du bout des doigts l'un des tétons avant d'affermir sa prise. Il les malaxa doucement, l'un après l'autre tout en continuant à baiser le cou de la jeune femme.

Tout son corps était tendu par le désir. Il sentie son entre-jambe commencer à s'échauffer mais continua, plongeait dans l'euphorie de sentir cette peau sous ses doigts. Soudain, il s'écarta et, ne supportant plus le dossier que les séparait, passa de l'autre coté de la chaise tout en la tirant en arrière pour faire de la place entre lui et le bureau afin de s’y glisser. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme et se pencha pour l'embrasser avec fougue, une main allant trouver sa taille, l’autre s’appuyant sur l’un des accoudoirs pour ne pas s’écrouler sur la jeune femme pendant qu’il se trouvait penché sur elle. Sa respiration était maintenant totalement désordonnée. Il n'attendait qu'une chose, qu'elle réponde à ce baiser...

Les légères caresses du jeune homme faisaient tourner la tête à Naïya, qui ne savait plus vraiment où elle était. Comment cela avait-il pu être ainsi ? Pourquoi de cette entrevue purement "professionnelle" à la base, était en train de ressortir autre chose ? Elle-même, elle ne se connaissait pas ainsi. Elle avait toujours fui le contact des hommes lorsqu'il avait été autre chose qu'amical ou sous son autorité, habituellement même elle était loin d'être tactile, et n'aimait pas toucher les autres pour rien, qu'importe était l'identité des autres. Alors que là, elle se rendait compte qu'elle aimait ce contact, qu'elle en voulait plus, qu'elle le voulait tout simplement... Et devait bien avouer que cela lui faisait peur. Soupirant légèrement lorsque Gaelian vint chercher le lobe de son oreille avec ses lèvres, le souffle chaud du Sorcier dans son cou la fit frissonner doucement. Et lui alors ? Sorcier du Premier Ordre, n'était-il pas censé connaître tous les pièges du désir charnel ? N'était-il pas dans son devoir de repousser les assauts des femmes trop entreprenantes ? Sous son masque impassible de gentilhomme, qui était-il en réalité, pour se laisser aller ainsi, au bout d'un seul petit geste de son interlocutrice ?

Le frisson du garçon n'échappa pas au Sourcier, lorsqu'elle passa ses mains sur l'avant-bras du Sorcier. Se rendant compte qu'elle jubilait à l'idée de lui faire de l'effet aussi, elle continua pour passer sa main dans ses cheveux, et sentit le souffle de l'homme, plus rauque, venir se poser sur sa joue, et se cachant presque dans ses cheveux. Son souffle, auparavant calme et mesuré, devenait de plus en plus saccadé, faisant sourire Naïya qui profitait de cela, c'était un fait. Lorsque les mains du jeune homme se glissèrent sur ses épaules, elle frissonna à nouveau, laissant libre cours à ses émotions physiques, à ses sensations... Laissant sa tête en arrière, elle apprécia simplement le contact des doigts de l'homme sur sa peau. Il semblait connaître ce genre de choses, le corps des femmes, mais de la part d'un homme, elle pensait cela normal. Tous les hommes succombent à leurs désirs à un moment ou à un autre, avec une femme aimée ou alors une femme payée, mais y succombent. Sans doute les femmes étaient aussi les mêmes, après tout, elle était en train de se le démontrer à elle-même en se laissant emporter dans le tourbillon de sensations que lui procurait le Premier Sorcier, un inconnu cependant... Elle ne remarqua pas le ton utilisé par l'homme, mais continua de laisser jouer ses doigts sur ses avants-bras et dans sa chevelure de dreads... La main du Sorcier glissa doucement jusque sur son sein, avant de le prendre tendrement la perle rose en son bout et de la pincer doucement, obligeant Naïya à retenir un gémissement de plaisir.

Elle se sentait tendue de désir dans tout le corps, elle aurait voulu qu'il fût plus proche, et lorsqu'il la lâcha, elle ne se sentit pas du tout frustrée, mais juste heureuse que cela fût lui qui franchît le dossier pour se rapprocher plus d'elle. Se penchant au dessus de la jeune femme, il lui saisit la taille et chercha ses lèvres, qu'elle lui offrit sans aucune retenue. Le contact entre leurs lèvres se fit d'abord doux, Naïya ne voulait pas briser cet instant, et lui offrit un baiser sensuel et tendre, avant d'affermir sa prise en passa une main derrière la tête du Sorcier et de mordiller les lèvres de ce dernier avec tout le désir qui montait en elle. La seconde main de la jeune fille se glissa le long du torse de l'homme, déboutonnant les boutons de sa chemise blanche au passage, libérant la noirceur de sa peau d'éden, et ses doigts entamèrent une danse sur le buste de Gaelian, doucement, descendant et remontant, s'aventurant jusqu'à la bande de tissus serra le haut de son pantalon pour explorer ensuite ses épaules larges et musclées, alors qu'elle aurait voulu garder le contact de leurs lèvres indéfiniment, pour y répondre sans cesse. Elle avait chaud, terriblement chaud, et pourtant elle ne transpirait pas, c'était les sensations de désir qui l'envahissaient...

Ivresse des odeurs. Plaisir du touché. Euphorie du désir. Gaelian n’arrivait plus à alignait deux pensés cohérentes et constructive. Tout son esprit se trouvait habité par un désir fou et omniprésent. Alors qu’il avait été longuement retissent, de peur de laisser trop resurgir son deuxième côté, il s’y abandonner maintenant complètement. Sa nature complètement mise à nue par une inconnue. Il n’arrivait pas à comprendre cette attirance soudaine pour cette jeune femme. Soudaine et irrémédiable. Même s’il avait toute la volonté du monde, il n’aurait pas put résister à cet aimant qui l’attiré, lui, simple petit bout de fer sans protection. Jamais il n’avait ressentie cela. Même après de nombreuses années d’écarts multiples, aucun n’avait cette puissance. Rien ne sentait plus bon que la jeune femme. Aucune voix n’égalait son timbre angélique. Aucune peau n’était aussi douce. Rien ne valait cet être merveilleux qu’il tenait dans ses bras…

Ce fut avec une joie sans borne qu’il découvrit que Naïya lui rendait son baiser. Le contact avec ses lèvres fit frémir tout son corps. Elles étaient si douces. Si pulpeuse. Parfaite. Chaude et tendre. Poussé par le désir, le sorcier appuya un peu plus les siennes sur celle de sa nouvelle amante. Le premier baiser qu’ils échangèrent fut tendre et sensuelle. Puis Naïya passa ses mains autour du cou du jeune homme et l’embrassa avec plus d’ardeur. Gaelian sourit doucement et y répondit avec toute la fougue que lui procurait ce contact divin. Quand ses fine dent virent lui mordiller la lèvre, elle se pencha un plus vers elle, affermissant sa prise au niveau de sa taille. Il lui parcourue ensuite le ventre avant de passer sa main dans son dos pour le caresser doucement.

La main de Naïya descendit ensuite le long de son torse, effleurant sa peau en la déboutonna. Le sorcier frissonna de plaisir à ce contact, sa peau le brulant au endroit où elle l’avait touché. Ce fut encore meilleurs quand elle ses doigts vagabonder sur son torse maintenant à l’air libre. Gaelian l’embrassa avec encore plus d’ardeur, son désir décuplé sous ce contact. Le désir lui faisait presque tourner la tête. Tout se résumé à elle. Et à rien d’autre. Elle était tout. Sa vie, son cœur, son désir, sa raison de vivre…

Quand il commença à avoir légèrement mal au bras à force de s’appuyer dessus pour se tenir au plus prés de la femme, il décida de changer de position. Rompant le contact entre leurs lèvres, il passa une main dans son dos et de l’autre, la passa sous ses jambe. Avec une facilité surprenante dut à sa carrure, il la souleva, fit demi-tour et la plaça sur le bureau permettant ainsi qu’elle soit à sa hauteur. Il écarta rapidement ce qu’il se trouvait à proximité, faisait dégringoler une pile de feuille qui s’étala au sol. Il n’y prêta pas attention et replaça ses lèvres sur celle du sourcier pour un long baiser passionné.

Il mit ensuite ses bras vers l’arrière et laissa tomber sa chemise au sol. Il attira ensuite la jeune femme contre lui et enfoui une nouvelle fois son visage dans son cou. Une main alla chercher la fine ceinture de cuir qui lui ceinturait la taille et la déboucla rapidement avant de la laisser tomber sur le coté. Un bruit métallique lui assura que l’épée de vérité était maintenant au sol. Il descendit alors ses mains et les passa sur ses cuises. Il alla encore un peu plus au sud et passa la paume de sa main sur son mollet droit, remontant progressivement, passant sous le tissu pour garder le contact avec sa peau. Il la remonta jusqu’à sa cuisse pendant que son autre main l’attirait encore un peu vers lui. Il ne dénuda pas plus de peau pour le moment, attendant de voir comment réagissait la jeune femme à ce qu’il faisait…

Naïya était totalement submergée par l'ivresse du désir, qui semblait vouloir faire éclater ses veines une à une tant la pression montait en elle, dans ses artères. Lui aurait-on pris la tension que l'on aurait sans doute trouvé vingt, ou presque. Un sourire figé, non, un sourire qui n'en revenait pas était accroché à ses lèvres, doux et tendre à la fois, submergé par les émotions et les sensations lui aussi. Les mains de Gaelian allaient et venaient sur sa peau, et ses baisers brûlants lui faisaient tourner la tête irrémédiablement. La jeune fille sentit le frisson du jeune homme sous ses doigts lorsqu'elle entama une danse sur son torse, et sourit un peu plus. Au moins, elle avait la preuve qu'elle lui faisait de l'effet, même si cela n'était même pas pensable que cela n'était pas vrai, après les baisers et les caresses qu'elle recevait. Des choses futiles passaient dans son esprit, elle ne se comprenait plus trop, ne se contrôlait plus, et laissait tous ses sens lui dicter sa conduite, ses émotions la dominer comme elles ne l'avaient jamais fait jusque là. Pourtant elle savait ô combien parfois juste son instinct était intraitable, elle était le Sourcier, cela n'était pas pour rien, quelque chose en elle la poussait toujours à comprendre.

Pourtant, il y avait des choses qu'elle n'aurait pas voulu savoir. Notamment pourquoi elle tombait dans les bras du Premier Sorcier. Certes, il était beau, avec sa peau d'ébène, sa carrure immense, certes il était puissant, son statut le disait bien, mais elle avait déjà rencontré des personnes semblables, qui l'attiraient et qui était brillantes. Pourquoi lui ? Pouvait-on réellement dire qu'ils avaient des atomes crochus ? Ainsi, si subitement... Surtout que Naïya n'avait absolument aucune expérience dans le domaine de la chair, alors qu'il semblait évident que le jeune homme si. Quel jeune homme ignorait cela ? Mis à part les éternels romantiques, mais elle savait que Gaelian ne faisait pas partie de cette catégorie... Un soupir passa ses lèvres, lorsque la main du jeune homme serra un peu plus sa taille, caressa son ventre, et elle ferma les yeux, sentant ses muscles d'acier la soulever comme si elle n'avait rien pesé et l'assit sur son bureau, se glissant tout contre elle. Un bruit de papier froissé se fit entendre, mais ni l'un ni l'autre n'y prêta attention, continuant la danse de leurs langues dans un nouveau baiser passionné.

Naïya se mordit la lèvre lorsque Gaelian finit d'enlever sa chemise et la laissa choir sur le sol, lança à nouveau ses doigts à l'assaut de sa peau, déposa ses lèvres sur son buste, y fit jouer un instant sa langue, appréciant le goût de sa peau, sucrée, douce et tendre comme une sucrerie... Un frisson la fit trembler légèrement, un instant, alors que son épaule se contractait lorsque le jeune Sorcier enfouit son visage dans son cou, et la jeune fille passa sa main dans les cheveux de ce dernier, appréciant la longueur des rastas dans son dos. La jeune fille ne fut pas très à l'aise le temps que Gaelian mit à défaire sa ceinture, où se trouvait l'Epée de Vérité. Mais cette dernière n'envoya pas de vague de magie vers elle, et elle sourit en pensant qu'elle pouvait donc faire confiance au Premier Sorcier, qu'il n'avait pas de mauvaise intention à son égard. Le bruit de métal retentit au travers de la pièce, et Naïya pria pour ne pas qu'on l'eût entendu de l'extérieur, alors que les mains de l'homme descendaient sur ses cuisses doucement... Dans un léger réflexe, Naïya les rapprocha légèrement, un long frisson faisait passer une chair de poule sur ses cuisses, justement... Son souffle se fit encore plus saccadé, plus rauque...

Et tandis que le Sorcier lui caressait les jambes, le Sourcier se pencha légèrement en avant, posant sa joue sur le pectoraux large de l'homme, savourant son contact brûlant sur sa pommette. Il était très large d'épaule, et elle avait l'impression d'être totalement protégée sous sa coupe, un doux sentiment de félicité et de sécurité passa dans son esprit, et elle soupira doucement, alors que ses propres mains devenaient plus aguicheuses, passant sur le dos entier du jeune homme, soulignant le volume de ses muscles du bout des doigts, avant de descendre jusqu'à ses fesses, qu'elle caressa par dessus le tissus léger de son pantalon. Mordillant le téton plus foncé encore du jeune homme, elle ferma les yeux et gémit légèrement alors que ce dernier faisait remonter sa main le long de sa jambe, et cette fois-ci, ce fut le bassin de la jeune femme qui s'avança légèrement, basculant vers l'avant, alors que ses genoux s'écartaient lentement... D'un mouvement des bras, à la fois fort et doux, elle amena Gaelian tout contre elle, entre ses jambes, et chercha ses lèvres, les paupières closes... Juste sentir le désir brûlant. Juste arriver au bout de ce désir... Juste le sentir lui...

[Désolée désolée désolée pour le retard ! >.<" ]

Tout en lui n'était plus que désir. Chaque fibre de son corps battait en même temps que son cœur qui semblait ne plus arriver à suivre le rythme, battant sourdement contre soi poitrine comme cherchant à s'en arracher. Il avait perdu toute notion de temps et d'espace. Seule une chose persistait dans cet univers d'ivresse et de désir, Naïya. L'odeur légèrement sucré de son corps lui emplissait les narines. La douceur de sa peau sous ses doigts et contre son torse le rendait presque fou. Quand au goût de sa peau sous ses baisers, c'était devenu une drogue. Il ne contrôlait plus rien, laissant ses pulsions diriger tout son corps, son esprit sombrant doucement dans le plaisir. Un pan de sa raison restait cependant intact et diffusait des signaux d'alerte bien trop vite happé par le désir du jeune homme. Il ne se rendait plis compte de ce qu'il faisait. Pendant toute ces années, il avait sut dompter son appétit amoureux devant de très belles créatures pendant son travail. Mais à la vision de cette jeune femme, tout avait basculé. Une attirance irrémédiable l'avait étreinte d'un étau de fer et il n'avait put résister. C'était la première fois qu'il se laissait aller de la sorte. Chose qu'il n'aurait jamais du faire, son image à jamais souillé. Une partie de son être faisait tout pour l'arrêter. Il essayait pas tous les moyens d'éteindre ce désir ardent qui le consumait lentement lais cela ne faisait que l'embrasser un peu plus. Bientôt, tout son esprit appartenait à Naïya, oubliant même sa fonction.

Ses mains allaient et venaient sur les cuisses de la jeune femme, ne s'aventurant pas encore plus loin, laissant monter le désir. Son visage se trouvait toujours enfoui dans son épaisse chevelure, dévorant son cou de baisers passionnés. Il poussa un long soupire de plaisir quand la jeune femme laissa sa langue jouer contre la peau de son torse nu, déclenchant en lui une vague de frissons qui défilèrent le long de son dos. Il sentit une légère chair de poule naitre sous ses doigts et un grand sourire illumina le visage du jeune homme en sentant l'effet qu'il produisait sur le sourcier. Ses caresses ne devinrent que plus prononcé, remontant lentement vers les fesses de la jeune femme, restant pourtant qu'à la périphérie. Quand Naïya se pencha légèrement en avant, Gaelian se laissa faire, sentant sa peau contre ses pectoraux. Des traits de feu se formèrent dans le sillage des doigts de la jeune femme qui descendirent jusqu'à son fessier. Un son rauque sortie de la gorge du sorcier quand il sentie la jeune femme lui mordiller doucement le téton. C'est alors qu'il sentie les jambes de cette dernière s'écarter doucement et des bras l'attirer un peu plus vers l'avant. Il ne fit pas prier et se cola complètement à son amante, sentant le souffle saccadée de celle-ci sur sa peau.

Alors qu’ils échangèrent un nouveau baiser passionné et puissant, Gaelian remonta les pans de se robe et souleva légèrement le corps de la jeune femme pour les faire passer par dessus. Il remonta ensuite le long de son dos avant de faire passer le tissu au dessus de la tête de Naïya. Il ramena ensuite ses mains sur les fesses fermes de la jeune femme, les explorant tranquillement. Il l'attira encore un peu plus à elle, plaquant son torse contre sa poitrine menu. Il remonta doucement sa main le long de son dos et commença à défaire les bandelettes qui enserraient les seins de la jeune femme. Celles-ci rejoignirent rapidement la ceinture et la chemise déjà au sol. Il fit ensuite lentement basculer Naïya ver l'arrière, plongeant son visage dans sa poitrine. Il mordilla doucement les tétons avant de remonter lentement vers son cou.

Il chercha une nouvelle fois ses lèvres, l’embrassent avec passion et envi. Une bague de chaleur déferla en lui, se glissant dans son sang qui semblait bouillonner dans ses veines. La peau de la jeune femme était également brûlante et il avait l’impression de se plonger dans une rivière de lave. Par moment, c’était le froid qui le prenait. Toutes sensations étaient décuplées. Parfois transie, parfois brûlait, il ne savait plus s’il se trouvait sur terre ou ailleurs. Même s’il était habitué à ce genre de chose, il avait l’impression de le ressentir en mille fois plus puissant. Il ne savait pas franchement à quoi cela était dut mais il prenait un malin plaisir à en profiter. Laissant ses mains vagabonder sur la poitrine de la jeune femme, il repartie dans un long baiser.

[désolé du retard également -___-"]

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